Espaces verts urbains | Une résilience face à la crise immobilière
Malgré la crise immobilière, les espaces verts résistent grâce à l’engagement de certains promoteurs, à l’innovation et à la réglementation favorable. Des outils comme Biodi-Bat de l’OID permettent désormais de mesurer les bénéfices de la biodiversité urbaine, tandis que, en parallèle, la directive européenne CSRD pousse les entreprises à plus de transparence environnementale.
Cependant, la filière paysage n’est pas à l’abri des difficultés. L’avenir se jouera dans la conquête des marchés d’entretien, avec un modèle économique évoluant vers moins d’investissement et plus de maintenance. Les copropriétés montrent un intérêt croissant pour la renaturation urbaine, mais les budgets d’entretien restent insuffisants. La solution pour pérenniser son activité ? Valoriser l’expertise technique de la filière dans la création de « villes oasis » qui résistent au changement climatique, tout en développant ses compétences en gestion et entretien des espaces verts urbains.
Les Fabriques à Marseille | Laboratoire urbain pour une ville méditerranéenne durable
Le nouveau quartier des Fabriques à Marseille, aménagé par l’EPA Euroméditerranée, sert de terrain d’expérimentation pour créer une ville méditerranéenne durable adaptée au changement climatique sur 14 hectares d’anciennes friches industrielles.
Le groupement Ilex-Egis, maître d’œuvre des espaces publics, a proposé une approche novatrice de régénération des sols en place, avec l’utilisation de mycorhizes. Une plateforme d’expérimentation de 2200 m² a permis de tester divers aspects : revêtements drainants, reconstitution de terres fertiles, méthodes d’arrosage, adaptation de la végétation méditerranéenne, éclairage intelligent…
Les principes validés sont désormais appliqués à l’échelle du quartier : réutilisation des matériaux du site, dépollution naturelle des sols, désimperméabilisation, arrosage par submersion. La démarche a donné lieu à une thèse CIFRE, dont les résultats pourraient être transposés à d’autres projets urbains.
Unep et Geiq | Une alliance pour booster l’emploi dans le secteur du paysage
L’Union nationale des entreprises du paysage (Unep) et la Fédération française des groupements d’employeurs pour l’insertion et la qualification (Geiq) ont signé un partenariat le 12 septembre 2024 pour favoriser l’insertion professionnelle dans le secteur du paysage. Face aux difficultés persistantes de recrutement (50 % des entreprises n’ont pas réussi à embaucher en 2023), cette collaboration doit permettre de développer des Geiq spécialisés et d’orienter des demandeurs d’emploi vers le paysagisme.
Le dispositif Geiq propose des parcours en alternance de 6 à 24 mois, combinant formation et emploi rémunéré, avec la perspective d’un emploi durable. En 2023, plus de 16 000 personnes ont été accompagnées au sein des 206 Geiq existants.
Pour Laurent Bizot, président de l’Unep, ce partenariat représente « une opportunité unique » de relever les défis de recrutement tout en ayant un impact social. Pierre Lobry, président de la Fédération des Geiq, souligne que cette collaboration permettra de créer de nouveaux parcours dans un secteur porteur pour des personnes en quête de qualification et d’insertion.
Parc des Portes de Paris | Une forêt urbaine de 1,5 hectare
Icade vient de livrer la dernière parcelle de 4 000 m2 de la forêt urbaine du Parc des Portes de Paris, un vaste campus tertiaire de 44 hectares à cheval sur Saint-Denis et Aubervilliers. Conçu par le paysagiste Michel Desvigne, ce poumon vert de 1,5 hectare regroupe près de 1 500 arbres d’essences variées.
Lancé en 2020, le projet s’inscrit dans la requalification d’anciens entrepôts. La forêt urbaine se divise en deux parties : l’une près de la station de métro Front Populaire, l’autre au sud de la rue du Coton. Cette dernière prend la forme d’une vaste clairière composée de trois plateformes engazonnées bordées de murets en béton.
Des chemins en béton sablé sillonnent cet espace vert accessible aux salariés et riverains. L’aménagement, qui a nécessité un investissement de 6 millions d’euros, vise à créer un îlot de fraîcheur et de biodiversité au cœur de ce quartier en pleine mutation. Il illustre la tendance croissante à la végétalisation des zones urbaines denses.
Sur le même sujet
20 décembre 2024