Les prix d’architecture racontent toujours une histoire. Celui de l’association AMO ne déroge pas à la règle. Depuis sa première édition, en 1983, la nomenclature a évolué mais la philosophie reste la même : mettre l’accent sur un projet en saluant sa qualité à travers le rapport entre l’architecte et le maître d’ouvrage.
« Avec le jury, nous faisons en sorte de porter un regard pluridisciplinaire, le plus large possible, sur les réalisations. Il s’agit de récompenser les nouvelles manières de faire, générant une plus-value pour le cadre de vie » explique Martin Duplantier, le président d’AMO.
Remis à l’occasion du congrès WOORDRISE 2023, qui se tenait du 17 au 20 octobre à Bordeaux, le prix se divisait selon ses 6 catégories :
- Prix de la plus belle métamorphose : Réhabilitation et extension d’une piscine communautaire, RAUM architectes, Communauté de communes de Saint-Méen Montauban
- Prix de la mise en œuvre la plus audacieuse : Immeuble bioclimatique à Rennes, Julien Boidot & Emilien Robin architectes, Archipel Habitat
- Prix de la typologie la plus créative : Le silo Erlenmatt à Bâle, Harry Gugger Studio & Stifung Habitat
- Prix du lieu le mieux productif : Maroquinerie de la Sormonne, Coldefy architectes, Hermès international
- Prix du meilleur catalyseur urbain : Tiers-lieu à Quesnoy-sur-Deûle, HBAAT, Commune de Quesnoy-sur-Deûle
- Prix TransEuropArchi, qui récompense la meilleure collaboration transfrontalière : Rénovation du cœur de ville de Scionzier (Suisse), Atelier Archiplein, Commune de Sconzier
(Présentation des catégories à retrouver sur le site AMO en suivant ce lien)
La MAF, partenaire de l’audace
Si la MAF est partenaire de tous les grands rendez-vous de la profession (Équerre d’argent, prix d’architectures, etc.), il est une distinction qui lui ressemble particulièrement : celle de la « mise en œuvre la plus audacieuse », en clin d’œil à son slogan « Vous avez l’audace, nous avons l’assurance ».
Dans la catégorie, cette année, le jury a été particulièrement sensible à la réalisation d’un architecte que l’on ne découvre pas : Julien Boidot. Et pour cause, en 2022, il avait été lauréat de l’Équerre d’argent avec l’agence PNG, pour un ensemble d’équipements publics réalisé au centre de Neuvecelle, en Haute-Savoie.
Cette fois ci, point de montagne à l’horizon. Direction Rennes où il a livré, en avril 2021, un immeuble bioclimatique situé place Saint-Germain, en plein centre-ville.
Métro – locaux – sociaux
L’usage est multiple : logement, sanitaires publics, local commercial et accès métro. Un programme qui résume toute la difficulté liée aux contraintes propres aux différentes fonctions, auxquelles s’en ajoute une autre : l’intégration dans un contexte patrimonial fort.
La place Saint-Germain est un lieu de rencontre, de vie et un trait d’union entre les quais de la ville et ses petites ruelles du centre.
Ces obstacles ont permis de nombreuses discussions entre maîtrise d’ouvrage et architectes. Les issues ont toujours pu été trouvées grâce à une bienveillance mutuelle, et portées par le souhait commun de réaliser un projet avec un grand sens public. La programmation reflète également cette notion : le socle accueille de nombreux programmes supports à la ville tandis que le corps du bâtiment est constitué de logements sociaux.
Pourquoi cette réalisation est-elle audacieuse ?
Parce que la commande l’est. L’ouverture récente d’une nouvelle ligne de métro a modifié en profondeur certains espaces publics de la ville. Pour qu’ils s’ancrent parfaitement dans le quotidien des habitants, la municipalité a décidé d’associer la production de logements sociaux aux émergences du métro.