Préparer son chantier n’est pas une perte de temps. Tous les acteurs s’accordent pour le reconnaître sans pour autant toujours obtenir du maître d’ouvrage pressé le délai nécessaire à l’accomplissement des nombreuses tâches préalables au lancement des travaux… Et cela, lorsque ce ne sont pas les constructeurs eux-mêmes qui confondent tout simplement vitesse et précipitation. Un, deux ou trois mois ne sont pas excessifs pour préparer le chantier, selon l’importance et la complexité des travaux à réaliser. Il s’agit d’anticiper un exercice, celui de la concrétisation du projet sur le terrain, qui, bien qu’ayant un caractère répétitif, demeure unique. En effet, si la plupart des techniques employées sont plutôt bien maîtrisées par les constructeurs, leur assemblage dans un contexte matériel toujours différent – avec des entreprises qui ne se connaissent pas forcément – mérite une solide organisation. Le manquement au respect de cette règle élémentaire multiplie généralement des dysfonctionnements à l’origine de retards qui gangrènent aujourd’hui les chantiers de bâtiment. En cause : une multitude de tâches organisationnelles et administratives préliminaires mal ou pas réalisées dans un environnement réglementaire et technique de plus en plus exigeant. Pourtant, le soin apporté à la préparation du chantier conditionne tout autant la qualité finale de l’ouvrage et la réussite économique de l’opération – pour chaque acteur y participant – que la sécurité des ouvriers, qui vont s’activer pendant des mois dans un environnement à risque pour leur santé.
SÉCURISER LE SUIVI DE L’EXÉCUTION…
Consciente de ces enjeux, la MAF réaffirme le caractère fondamental de cette étape de l’opération de construction. Elle consacre une partie de sa Boîte à outils chantiers (BOC) à ce sujet. Rappelons que l’objectif de ce guide 100 % numérique est de sécuriser le suivi de l’exécution des travaux, en marchés tant publics que privés. Il vise l’aboutissement du projet architectural dans les meilleures conditions. Dans son chapitre 3, ses rédacteurs – architectes, juristes, experts de la MAF – listent méthodiquement les tâches à accomplir par le maître d’œuvre, le pilote du chantier (OPC), les entreprises… et livrent les précieux documents types pour l’architecte. Les demandes d’agréments de sous-traitants, la transmission des attestations d’assurance, l’établissement du plan particulier de sécurité et de protection de la santé (PPSPS), mais également la déclaration d’intention de commencement de travaux ou tout simplement l’installation du chantier… font partie de la trentaine d’actions plus ou moins lourdes de conséquences à mener dans un délai contraint.
Pour l’architecte titulaire de la mission de direction de l’exécution des contrats de travaux, une quinzaine de tâches sont répertoriées. Ce dernier veillera plus particulièrement à ce que chaque acteur joue son rôle : signature des marchés ; notification du calendrier ; affichage du permis de construire ; déclaration d’ouverture de chantier ; diagnostics et relevés après démolition ; etc. Trois focus consacrés à la déclaration d’ouverture de chantier (DOC), au référé préventif et aux relations avec les concessionnaires de réseaux rappellent utilement les bonnes procédures.
Ce guide de bonnes pratiques est en quelque sorte la check-list que consulte le commandant de bord avant l’envol. Il est également destiné aux plus jeunes professionnels qui entrent dans la profession.