Protection sociale | Les concepteurs du bâtiment sont-ils suffisamment couverts ?
Le constat est alarmant : la protection sociale des professionnels indépendants reste largement insuffisante en 2024. Les derniers chiffres du baromètre MetLife, publiés en juin 2024, révèlent une situation préoccupante. Selon cette étude, à peine 45 % des indépendants disposent d'une prévoyance individuelle, avec de très fortes disparités selon les revenus. Des chiffres qui interrogent alors que les risques d'arrêt d'activité n'ont jamais été aussi présents.
Comment les risques menacent-ils votre activité ?
En tant qu'architecte, ingénieur ou concepteur du bâtiment, votre expertise est votre principal atout. Mais que se passe-t-il lorsqu'un imprévu vient perturber votre capacité à exercer ? Selon cette même étude, 70 % des indépendants se sentent vulnérables face aux aléas de la vie.
La spécificité des métiers de la conception rend cette question particulièrement sensible tant l’implication personnelle est importante. Visites de chantier, réunions de coordination, validation des phases DCE, suivi des travaux… Un arrêt d'activité, même temporaire, peut avoir de lourdes répercussions.
Les conséquences d'un arrêt d'activité menacent non seulement les revenus personnels du concepteur, mais aussi la pérennité de sa structure. Sans solution de prévoyance individuelle de travailleurs indépendants, la seule solution consiste alors à puiser dans la trésorerie de la structure afin de maintenir le niveau de vie… lorsqu’elle le permet !
La protection sociale obligatoire ne suffit pas toujours : les seuils de déclenchement et d’indemnisation restent limités en cas d’accident ou de maladie.
Prévoyance des indépendants | Pourquoi tant d'hésitations ?
Pourquoi les professionnels ne renforcent-ils pas leur protection par une santé prévoyance individuelle architectes ou ingénieurs ? Premier écueil, et non des moindres : le coût. Selon l'enquête LilyCare-Kantar 2023, 66 % des TNS (Travailleurs Non Salariés) citent l'aspect financier comme principal frein à la souscription. Ce frein est particulièrement marqué chez les professionnels réalisant moins de 40 000 € de revenus annuels, dont seuls 39 % sont couverts en prévoyance, selon MetLife.
La deuxième raison relève d’une idée reçue : « Ca n’arrive qu’aux autres ! » Pour 28% des répondants, cette raison suffit à ne pas contracter de garanties dédiées. Or s’il est bien un secteur exposé, c’est celui de la conception. Entre le suivi des chantiers, la gestion des projets et la coordination des équipes, beaucoup de cabinets d'architectes ou de bureaux d'études peinent à anticiper les risques potentiels.
Vient ensuite le manque de temps, mentionné par 27 % des indépendants.
Enfin, le manque d'information et la difficulté de compréhension des produits sont cités comme des freins à la souscription. Un chiffre qui résonne avec les données MetLife 2024 : 81 % des TNS ignorent leur niveau réel de couverture en cas de décès, et 69 % ne connaissent pas les montants des indemnités journalières auxquelles ils auraient droit.
Face à ces constats, la question n'est plus de savoir si l'on peut faire l'économie d'une protection, mais comment surmonter ces obstacles.
Pourquoi est-il important d'agir ?
Selon l'étude MetLife, plus de la moitié des professionnels indépendants sont aujourd'hui exposés à un risque majeur en cas d'arrêt de travail. Pour une agence d'architecture ou un bureau d'études, les conséquences peuvent être dramatiques : retards dans les phases de conception, projets bloqués, clients mécontents, trésorerie fragilisée…
Bien que centrale, la question des indemnités reste floue : seuls 31 % des TNS connaissent leur niveau réel de protection en cas d'arrêt maladie. Or, les indemnités du régime obligatoire suffisent rarement à maintenir le niveau de vie. Une situation particulièrement préoccupante quand on sait que ce sont principalement les professionnels aux revenus les plus élevés qui ont fait le choix de se protéger (79 % des professionnels générant plus de 60 000 € annuels).
Face à ces risques, la MAF propose plusieurs offres adaptées aux spécificités des métiers de la conception.
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20 décembre 2024