La Chine, géant du photovoltaïque | Entre ambitions climatiques et tensions commerciales
La Chine connaît une expansion fulgurante de son secteur photovoltaïque, qui atteint, avec 6 ans d’avance, son objectif de production d’électricité solaire et éolienne. Le pays abrite désormais plus de 40 % des capacités mondiales de production solaire, grâce, notamment, à d’immenses parcs comme celui du désert de Tengger. Cette croissance rapide, soutenue par des subventions publiques, vise à atteindre la neutralité carbone d’ici 2060.
Cependant, ce développement s’accompagne de défis majeurs :
- le réseau de distribution peine à suivre, ce qui entraîne un gaspillage d’énergie et des difficultés d’acheminement vers les zones à forte demande.
- la surproduction de panneaux solaires provoque une chute des prix et des faillites d’entreprises.
- les subventions chinoises créent des tensions avec l’Union européenne, qui a lancé des enquêtes pour pratiques déloyales.
Malgré ces obstacles, la Chine poursuit sa transition énergétique à un rythme soutenu, combinant mégaprojets dans les régions reculées et production décentralisée sur les toits des zones urbaines.
Certificats d’économie d’énergie | Une refonte réglementaire en vue
Le dispositif des certificats d’économies d’énergie (CEE) va connaître plusieurs évolutions réglementaires dans les prochains mois. Un projet de décret, en consultation jusqu’au 2 septembre 2024, précise les conditions pour qu’une opération industrielle puisse bénéficier de CEE, en application de la loi Industrie verte d’octobre 2023.
Parallèlement, deux projets d’arrêtés modifient plusieurs fiches d’opérations standardisées. Le premier, qui était en consultation jusqu’au 22 août, a révisé la fiche BAR-TH-145 sur la rénovation globale des bâtiments résidentiels collectifs pour lutter contre les fraudes. Le second, dont la consultation s’est terminée le 18 août, met à jour l’attestation sur l’honneur et fait évoluer huit fiches existantes, en crée six nouvelles et en supprime une.
Ces modifications visent à améliorer l’efficacité du dispositif CEE, notamment dans le secteur industriel, et à renforcer les contrôles. Elles s’appliqueront progressivement entre fin 2024 et début 2025, avec des dispositions transitoires pour certains cas. Ces évolutions s’inscrivent dans la volonté des pouvoirs publics d’adapter le dispositif CEE aux enjeux de la transition énergétique et de la décarbonation de l’industrie.
Laine de roche | Rockwool mise sur le recyclage et le réemploi
Dans une interview, Gaëtan Fouilhoux, responsable des relations publiques de Rockwool, fabricant d’isolant en laine de roche, a détaillé les efforts de l’entreprise pour décarboner son activité et développer l’économie circulaire.
Pour réduire son empreinte carbone, Rockwool limite ses émissions de gaz à effet de serre, améliore ses processus de production et électrifie son site de Saint-Eloy-les-Mines. L’entreprise a également développé Rockcycle, un programme de récupération des chutes de laine de roche sur les chantiers, passant de 500 tonnes en 2022 à 2500 tonnes en 2023. Ces matériaux sont ensuite transformés en combustible.
Concernant le réemploi, l’entreprise expérimente la réutilisation de panneaux de laine minérale sur certains chantiers de rénovation, avec des performances identiques au neuf. Cependant, l’assurabilité des produits réemployés reste un frein.
L’entreprise intègre jusqu’à 75 % de laine de roche recyclée dans ses produits, répondant ainsi à une demande croissante du marché. Les clients, qu’il s’agisse d’entreprises du bâtiment ou de maîtres d’ouvrage, sont de plus en plus demandeurs de produits à base de recyclé, ce qui représente un enjeu d’image pour Rockwool.
L’outre-mer à la recherche d’un nouveau modèle de certification pour la construction
L’exemption du marquage CE pour les produits de construction en outre-mer soulève des questions sur la garantie de qualité et le respect des normes. Un règlement européen en cours d’adoption devrait permettre cette exemption d’ici fin 2024. Toutefois, cela pose le défi d’assurer la conformité des produits importés aux exigences réglementaires, normatives et assurantielles françaises et européennes.
Le CSTB mène une étude d’impact pour analyser les conséquences de cette exemption. Une piste envisagée est d’étudier la faisabilité produit par produit, en s’inspirant du modèle néo-calédonien d’accréditation locale. Trois produits tests ont été sélectionnés :
- la tôle de couverture,
- le carrelage,
- le bois.
En parallèle, la création d’une instance outre-mer unique est à l’étude pour encourager la collaboration entre territoires et servir d’interface avec les instances nationales. L’objectif est de trouver un équilibre entre l’adaptation aux spécificités locales et le respect des standards de qualité, tout en favorisant l’économie et la durabilité des constructions ultramarines.