Lucie Niney porte le poids d’un patronyme que son frère Pierre a hissé au sommet du 7ème art français. Mais Lucie n’est pas la « sœur de ». Avec Thibault Marca, son associé au sein de l’agence NeM, ils mènent une activité prolifique qui leur vaut d’avoir déjà beaucoup construit malgré leur jeune âge : des logements, des maisons individuelles, des scénographies à l’intérieur de musées …
Parmi leur production, les réalisations pour le compte de « Monsieur Pinault » sont particulièrement remarquées. Pour le milliardaire français, les deux architectes ont contribué à la transformation de la Bourse du Commerce en musée consacré à l’art moderne, opérant avec Tadao Ando, Prix Pritzker. Une deuxième collaboration, après une résidence d’artistes face au Louvre Lens qu’ils avaient conçu en 2014.
Dans un article à retrouver sur le site du journal Libération, Virginie Bloch-Lainé consacre à Lucie Niney un portrait délicat et nourri de témoignages.
Architecture et chais : un rapprochement qui porte les fruits
Le terrain de jeu n’est pas nouveau et les chais aiment ouvrir leurs portes auxgrands noms de l’architecture. En 1987 déjà, Ricardo Bofill, l’homme d’Abraxas à Noisy-le-Grand, avait conçu pour le Château Lafitte Rothschild un chai circulaire d’une capacité de 2200 fûts.
Plus récemment, au tournant des années 2000, Jean-Michel Wilmotte, Mario Botta, Christian de Portzamparc, Jean Nouvel, Norman Foster ou encore Philippe Starck ont investi les châteaux bordelais, avant que la mode s’estompe.
Quelques années plus tard, ces projets intéressent une nouvelle population de concepteurs. Choisis pour leur spécialisation sur ce marché de niche, les agences se partagent des projets souvent chiffrés en millions d’euros.
Entre Haut-Bailly, Figeac, Lynch Bages, Montlabert et Troplong-Mondot, Les Échos passent en revue de ces réalisations où « on ne cache plus rien de la fabrication du vin, magnifiée par la technologie dans des écrins taillés à la mesure d'exigence des grands crus. Dont le vrai trésor reste le terroir. »
En Île-de-France, la construction mise sur le saint sylvestre
Extrêmement mobilisées sur le Grand Paris, les entreprises du bâtiment et les sociétés immobilières s'emparent de plus en plus des projets de construction bois dans la région francilienne. La filière est portée par les réalisations de logements, les opérations d'extension-surélévation et l'augmentation du parc tertiaire, mais des spécificités et des freins grèvent son développement.
"Les acteurs du marché soulignent ainsi la complexité technique de construire des bâtiments de grande hauteur (R+8) ou encore les défis en matière d'isolation acoustique", précise une étude sur le sujet. Enfin, et c'est un obstacle souvent mis en avant, "le marché souffre d'un manque de structuration et d'expertise", souvent observé chez les bureaux d'études et les bureaux de contrôle. Ce qui ne doit pas non plus occulter "le faible développement de la filière en général", constituée d'un nombre restreint d'entreprises positionnées sur ce marché.
Des freins oui, mais aussi une belle dynamique : la surface de plancher bois créé chaque année a été multipliée par 2,14 entre 2015 et 2020, et il est présent dans 54% des projets de bâtiments résidentiels.
Dernière ligne droite pour la RE 2020 !
A l’approche de l’échéance, l’Ordre des architectes propose une présentation synthétique de son contenu, ses manques, et ses points encore en attente d'arbitrage.
Expérimentée depuis 2016 par les professionnels du bâtiment et de l’immobilier à travers le Label E+C-, la Règlementation Environnementale 2020 (RE 2020) entrera en vigueur le 1er janvier 2022, après la publication des textes réglementaires annoncés d’ici quelques semaines. La nouvelle RE touchera dans un premier temps les bâtiments de logements pour s’étendre ensuite aux bâtiments tertiaires et d’enseignement.
La principale avancée de la RE 2020 par rapport aux Réglementations Thermiques (RT) antérieures consiste à désormais rendre obligatoire la simulation de l’empreinte carbone du bâtiment tout au long de son cycle de vie. La nouvelle RE combine l’objectif ambitieux d’améliorer à la fois les performances énergétiques et de réduire l’empreinte carbone du bâtiment. Ce 2ème objectif portera sur les émissions de CO² depuis la construction - choix de matériaux, de techniques constructives, etc. - jusqu’à la démolition. Le recours à des matériaux biosourcés comme le bois, la laine de chanvre ou la paille, mais aussi géo-sourcés comme la pierre ou la terre crue, sera d’autant plus avantagé que la RE 2020 prévoit un calcul de l’analyse du cycle du vie dynamique bonifiant le stockage temporaire du carbone. A contrario, les matériaux de synthèse issus de la pétrochimie ou gourmands en énergie comme le béton seront pénalisés.
Un autre point important est l’introduction dans la RE2020 des degrés heures d’inconfort (DH) pour mesurer le confort d’été, en remplacement de l’ancienne TIC (Température intérieure conventionnelle). Cette nouvelle approche réglementaire devrait participer à l’amélioration de la qualité de vie en période estivale.
Lors de la concertation avec l’Etat, l’Ordre des architectes a toujours défendu l’idée que la maîtrise des besoins en énergie (chauffage et confort d’été) obtenue par réalisation d’une enveloppe thermique très performante devait constituer la clé de voûte de la nouvelle réglementation. Sur ce plan, les besoins énergétiques (BBIO) à atteindre dans la RE 2020 par rapport à la RT 2012 (globalement moins 30%) auraient pu être beaucoup plus ambitieux compte tenu des pratiques courantes de construction.
On regrettera aussi que la RE 2020 n’ait pas mieux valorisé la conception bioclimatique et les approches frugales recourant le moins possible aux équipements. Les solutions dites low-tech faisant appel à l’intelligence des concepteurs et des usagers plutôt qu’aux technologies complexes ne sont pas promues autant qu’elles pourraient l’être. Dans le même ordre d’idées, les bâtiments situés dans des zones urbanisées, proches des réseaux de transports collectifs, ou qui ne participent pas à l’artificialisation des sols ne font pas l’objet d’un traitement particulier. Comme les règlementations passées, la RE 2020 est restée « bâtiment-centrée » sans dézoomer à l’échelle de la parcelle ou du territoire pour protéger les terres non bâties et préserver la biodiversité. La qualité de l’air intérieur, dont le coût social est estimé à 19 milliards d’euros par an en France, n’a pas eu aussi l’attention qu’elle mérite dans un contexte post-covid.
Mais tout n’est pas encore arbitré à ce jour. Les attestations demandées lors du dépôt des autorisations d’urbanisme (PC) sont encore à définir. Les différents seuils restent aussi à caler que ce soit pour la consommation d’énergie, les émissions carbone, ou le confort d’été. Pour le permis de construire, faudra-t-il produire uniquement comme c’est le cas actuellement une attestation BBIO garantissant la conformité du projet aux contraintes thermiques réglementaires ? Ou bien, plus ambitieux, une attestation évaluant aussi les émissions carbone, y comprises celles des matériaux ? Tous ces points font toujours l’objet d’une concertation entre l’Administration et les organisations professionnelles.
Chose certaine, les maîtres d’ouvrage publics ou privés qui le souhaitent pourront aller plus loin que la réglementation ne les y oblige en faisant labelliser leur bâtiment par le Label d’Etat RE 2020.
L’Ordre des architectes, pour sa part, continuera de faire entendre sa voix pour des bâtiments plus respectueux de l’environnement mais aussi généreux dans leurs espaces et le confort apporté à leurs usagers. Pour aujourd’hui et les générations futures.
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22 novembre 2024