« Permettez-moi de construire » se permet de répondre aux architectes
« Ici, le permis de construire n’est plus un parcours du combattant ». La promesse est belle, mais pas au goût de tous. En particulier de certains architectes qui ont reproché à la startup lilloise, ou continuent de le faire, d’empiéter sur leurs plates-bandes.
Dans le principe, difficile de ne pas donner raisons aux concepteurs qui voient d’un mauvais œil l’arrivée de ce nouvel acteur qui court-circuite davantage la participation des architectes à l’acte de construire. Dans les faits, il semblerait qu’il y ait de la place pour tout le monde.
C’est du moins ce que laisse entendre Aurélien De Nunzio, président et fondateur de la jeune pousse dans les lignes du site d’informations lemoniteur.fr. En reprenant les chiffres publiés dans Archigraphie (observatoire démographique et économique de la profession d’architecte publié chaque année par l’Ordre), le startuper explique que les architectes n’assurent la maîtrise d’œuvre des maisons individuelles que dans 5% des cas, laissant la part du lion aux constructeurs eux-mêmes (61%).
Argument supplémentaire : la nature des travaux. Avec une majorité de demandes avoisinant les 40 m2 et un budget compris entre 20 et 40 000 euros, difficile de parler de concurrence sur le marché des maîtres d’œuvre, Aurélien De Nunzio indiquant même diriger ses clients vers les architectes dans le cas de dossiers complexes ou de surfaces supérieures à 150 m2.
Des propos qui visent à apaiser les plus virulents, ayant eu recours à de faux avis internet, à des attaques personnelles ou encore des spams depuis la création de l’entreprise.
Orly comme il ne s’est jamais montré
Avant d’être le symbole d’une épidémie hors de contrôle et de fermer ses portes pour la première fois depuis son ouverture, 60 ans plus tôt, l’aéroport d’Orly a été celui de l’entrée de la France dans une nouvelle ère. C’est tout l’objet d’un livre dédié à la conception de ce bâtiment résolument moderne, aux accents minimalistes inspirés de Mies van der Rohe et conçu par Henri Vicariot.
Orly d’hier et d’aujourd’hui se retrouvent dans les 176 pages de l’ouvrage de Paul Damm, Conservateur du Patrimoine de la Région Île-de-France. Et parce qu’évoquer Orly implique forcément de parler de son mobilier, l’auteur revient sur la participation de noms illustres tels que Jean Prouvé, à qui l’aéroport doit les majestueux escaliers et portiques en aluminium, Michèle van Hout et ses panneaux décoratifs en formica, ou encore le mobilier de Joseph André Motte et André Monpoix.
Un livre qui ravira tous les amoureux du patrimoine, de l’aviation et de l’urbanisme, publié aux éditions Lieux-Dits.
S’il est un quartier de la capitale où tout reste à faire, c’est bien celui de la Chapelle, dans le XVIIIème arrondissement. Jusque-là connu pour être un repère de deal bien connu sous le nom de « colline du crack », le secteur se rachète petit à petit une image.
L’architecture en est l’incarnation la plus efficace et deux tours, en cours de livraison, doivent devenir des signatures du renouveau du quartier. Imaginées par les agences d’architecture Brenac et Gonzales et MOA, les deux réalisations présentent une structure béton et une trame généreuse et épaisse.
Reste que faire cohabiter deux tours à proximité immédiate n’est pas chose aisée. Le pari semble pourtant gagnant. En misant sur un pivot de 45 degrés, les architectes on fait en sorte que la promiscuité ne soit pas gênante. Autre particularité du projet, la répartition du travail de conception. Pour Brenac et Gonzales, la tour E1. Pour MOA, la tour E2. En fixant des règles communes réduites à la structure béton, le reste laissait libre la créativité des architectes.
A l’arrivée, les édifices proposent des exosquelettes présents mais différents, permettant de libérer l’espace intérieur de son traditionnel cœur en béton. Pour la Tour E2, il a fallu composer avec la particularité d’une tour constituée de deux tours encastrées.
Entre rue intérieure et programmation mixte, le tout offre un geste architectural qui ne manquera pas de devenir l’emblème du renouveau de « La Chapelle Internationale », haut lieu des Jeux Olympiques 2024.
A Tours, l’épisode COVID fait évoluer le projet de CHU
Le projet de restructuration de l'ensemble des activités du CHU de Tours sur deux sites spécialisés, Trousseau et Bretonneau, tiendra compte des enseignements de la crise du Covid. Si les fondamentaux ne sont pas remis en cause, le projet architectural conçu par AIA Life Designers pour le site de Trousseau sera révisé. « La direction de l'hôpital a lancé un retour d'expérience (Retex) pour questionner notre projet et vérifier s'il était en capacité de fonctionner efficacement en cas de pandémie », explique Laurent Pérusat, architecte associé en charge du projet. Ce Retex sera transmis à la fin du mois de juillet à l'Agence régionale de santé qui en évaluera les incidences sur la programmation avant de lancer l'avant-projet détaillé (APD) prévu pour l'automne.
La surface, 69 000 m2 à l'origine, devrait être revue à la hausse afin d'intégrer une unité de médecine infectieuse et un redécoupage des services. « L'idée est de créer des flux parallèles, afin de dissocier ceux réservés à une pandémie de ceux dédiés aux patients courants », précise l'architecte. Si la capacité d'hébergement reste inchangée (700 lits), la part des chambres à deux lits, initialement de 20 %, sera diminuée tandis que le nombre de chambres avec sas de sécurité va augmenter.
Le budget de près de 140 M€ HT devra sans doute être augmenté. En revanche, le calendrier est inchangé. Le début des travaux est toujours prévu fin 2021 en vue d'une livraison en 2026, concomitamment à la deuxième ligne de tramway que le nouveau maire EELV de Tours, Emmanuel Denis, a soutenue.