Éducation, logements, santé, bureau, culture, commande publique, commande privée… Vous semblez ne vous fixer aucune limite !
Avec Miguel, nous faisons le choix de la découverte et de la curiosité. Nous aimons la diversité des interlocuteurs, des problématiques et des réponses que nous découvrons lorsque nous explorons de nouveaux territoires. Depuis nos débuts, cette approche nous impose de nous renouveler, de nous questionner sans cesse, et c’est ce que nous aimons.
N’y a-t-il pas une limite, celle de l’accessibilité à certains projets réservés aux « spécialistes » ?
Certainement, et nous le constatons parfois. Pour prendre un exemple, nous rêvons de travailler sur la réalisation d’un musée. Force est de constater que ce n’est pas chose aisée sans référence à faire valoir.
Cela ne nous empêche pas de travailler pour des projets d’équipements passionnants. Je pense notamment à la construction d’un bâtiment culturel dédié à la musique qui accueillera l’association La Sirène ainsi que 51 logements pour étudiants et jeunes travailleurs, que nous livrerons en 2023.
Pas de spécialité, ni de terrain de jeu défini…
Nous avons eu la chance de démarrer notre carrière à Paris intra-muros. Cela explique le fait que notre production y soit concentrée pour l’essentiel.
Désormais, nous ne cachons plus notre désir de découvrir d’autres territoires. Nous conduisons des projets à Lille, Toulouse, Marseille ou encore Nantes. Ces métropoles sont passionnantes en ce qu’elles nous imposent en termes de réinvention, de compréhension et de challenges. Construire à Paris est une aventure passionnante. En sortir l’est tout autant !
Finalement, ce qui vous importe, c’est d’exercer votre métier ?
C’est bien résumé ! (Rires)
Par deux fois, votre travail a été nommé à l’Équerre d’argent. Pensez-vous que cela explique le dynamisme de votre agence ?
C’est une bonne chose pour notre travail, c’est certain. Le projet Danton, réalisé à Pantin avec Emerige et la SEMIP, qui est l’un des deux projets que vous évoquez, a suscité de nombreuses demandes de visites de la part de plusieurs mairies. Il me semble aussi que nous récoltons les fruits de notre travail et de l’exigence que nous y mettons. Cette qualité, cet important souci du détail sont aujourd’hui nos meilleurs ambassadeurs et nous permettent un luxe : choisir les projets sur lesquels nous travaillons.
Après plus de deux années bousculées par le Covid, quel regard portez-vous sur la profession ?
Vaste question ! Je crois que le premier enseignement est que notre métier est difficilement « télétravaillable ». Ou alors en partie seulement. Nous avons tous fait l’expérience de cette demi-journée nécessaire pour bouger un trait sur un plan. En revanche, la crise du Covid a considérablement renforcé le poids de nos arguments en faveur de logements plus spacieux, plus soucieux du bien-être de leurs occupants. Désormais, il me semble que les promoteurs nous écoutent lorsque l’on alerte sur la taille des logements ou qu’un extérieur, même modeste, est indispensable.
Le Covid aurait aboli le sacro-saint rendement du plan ?
En tout cas, il me semble qu’il y a une prise de conscience et la volonté réelle de redresser la barre. J’ai bon espoir que le T3 de 56 m2 ne soit plus qu’un mauvais souvenir.
Vous avez récemment livré 207 logements à Massy : ils sont tous pourvus d’un balcon ?
Oui ! C’est un projet sur lequel nous avons travaillé avec Adrien Dumont et Maria Colomer, de l’agence MCBAD. Il s’agissait de recréer un morceau de ville pour lequel nous avons fait le choix de laisser une grande place à la végétalisation.
Ce fut l’occasion d’une première collaboration très agréable avec l’agence de paysagistes « D’ici là » de Claire Trapenard et Sylvanie Grée. Le feeling est tout de suite passé, nous nous sommes vite retrouvés sur la même longueur d’onde.
Comment se passe la collaboration sur ce genre de projets ?
Très bien !
Un travail conjoint à l’occasion des premières phases de conception permet de définir des règles communes et ensuite des échanges constructifs constituent l’énergie du projet.
Nous nous entourons de professionnels avec lesquels nous prenons plaisir à travailler, comme Bruno Nicodemi, du bureau d’études techniques Ufficio B52 !
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20 décembre 2024