Marchés publics | Les ingénieurs-conseils appellent à plus de flexibilité
La Fédération Cinov a publié son deuxième baromètre sur la perception de la commande publique par les bureaux d’études techniques et les cabinets d’ingénieurs-conseils. Les résultats révèlent des difficultés persistantes pour ces acteurs de l’ingénierie de la construction.
Plus de la moitié des 845 répondants jugent complexe l’accès aux marchés publics, avec des procédures trop rigides pour 70 % d’entre eux. Les principaux freins identifiés sont le coût élevé de réponse aux appels d’offres, le manque de clarté dans l’expression des besoins et la difficulté à satisfaire certains critères environnementaux et sociaux.
Frédéric Lafage, président du Cinov, plaide pour un renforcement de la médiation en amont et une meilleure utilisation du sourcing. La fédération a lancé une offre d’accompagnement pour former ses adhérents aux spécificités des marchés publics.
Malgré ces obstacles, des progrès sont notés, notamment l’importance croissante accordée aux critères techniques par rapport au prix, et un meilleur allotissement des marchés. Cependant, les délais de paiement restent problématiques, avec des retards fréquents pour 55 % des répondants.
Ce baromètre souligne la nécessité d’adapter les marchés publics aux réalités des TPE-PME de l’ingénierie de la construction.
Transition écologique | Le nouveau défi de la Fédération Cinov
Poursuivons avec la Fédération Cinov qui s’apprête à accueillir une nouvelle présidente, Magali Cottave, élue lors de l’Assemblée générale à Toulouse. Elle prendra ses fonctions au printemps 2025, succédant à Frédéric Lafage.
Forte d’une expérience en prévention incendie dans le groupe CSD, son parcours au sein de Cinov Ingénierie, notamment en tant que membre de la Commission d’Agrément des Contrôleurs Techniques, témoigne de son engagement dans le domaine.
La future présidente ambitionne de positionner la fédération comme un « penseur-acteur des transitions » et ainsi orienter les adhérents vers des modèles économiques plus durables et respectueux de l’environnement, tout en promouvant des valeurs sociétales alignées sur ces objectifs.
Représentant 100 000 entreprises, dont une majorité de TPE-PME, la Fédération Cinov joue un rôle central dans le secteur de l’ingénierie de la construction. Son implication dans de nombreuses instances nationales et internationales, telles que FIDIC et EFCA, souligne son importance dans le paysage de l’ingénierie française et européenne.
Construction | Quand la gestion des risques rime avec collaboration
La gestion des risques dans l’ingénierie de la construction fait partie intégrante des pratiques contractuelles actuelles. Lors des Rencontres de l’ingénierie maritime à Caen, Emmanuelle Becker-Paul, experte en analyse des risques, a souligné l’importance de prévoir et d’anticiper les aléas tout au long de la vie du contrat. Les entreprises réalisent désormais des matrices de risques et se familiarisent avec la norme ISO 31 000 sur le risk management. Deux grandes tendances se dégagent : le transfert des risques à l’entreprise et la collaboration étroite entre donneur d’ordres et prestataire.
Selon l’intervenant, la collaboration et la transparence sont essentielles pour mieux gérer les risques et assurer la réussite des projets de construction. L’intégration de plus en plus fréquente de clauses de partage du risque dans les contrats en atteste, permettant une répartition plus équitable entre le maître d’ouvrage et le constructeur. Bien sûr, tout cela ne peut fonctionner sans un dialogue constant tout au long du projet pour s’adapter aux éventuelles évolutions. La gestion de la force majeure reste également un point central, ce qui nécessite une juste mesure entre la prévision des risques et la reconnaissance d’événements imprévus.
Plateforme flottante pour éoliennes | Setec Tpi repense l’infrastructure portuaire
L’ingénierie de la construction fait face à de nouveaux défis avec le développement de l’éolien offshore en France. Pour y répondre, Setec Tpi (filiale de Setec) propose une extension portuaire flottante, solution innovante adaptée aux besoins spécifiques de l’industrie éolienne.
Composée de 12 caissons en béton précontraint, cette plateforme modulaire offre avant tout une grande flexibilité et une adaptabilité intéressante aux contraintes spatiales et environnementales des ports. En outre, elle permet aussi le stockage et l’assemblage d’éoliennes géantes de 15 à 20 MW, dont les flotteurs peuvent peser jusqu’à 15 000 tonnes.
L’approche de Setec Tpi vise à optimiser le processus de construction, notamment grâce à la standardisation des caissons permettant l’industrialisation de la fabrication et la réduction des délais.
Cette solution présente également des avantages environnementaux significatifs. Flottante et démontable, elle limite l’impact sur les fonds marins, l’artificialisation des sols, et offre une alternative durable aux extensions portuaires traditionnelles.
Setec Tpi cherche actuellement des financements pour construire des prototypes, une étape majeure dans le développement de cette technologie prometteuse.