Disparition de Jacques Lucan | Le monde de l’architecture en deuil
L’illustre architecte Jacques Lucan s’est éteint le 8 octobre 2023, à l’âge de 75 ans. Connue pour sa riche contribution à l’architecture française, son agence, dans laquelle il était associé à sa femme Odile Seyler, a marqué des générations d’architectes. Il a également enseigné à l’École d’architecture de la Ville et des Territoires à Marne-la-Vallée et à l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne, entre autres.
En parallèle de son activité, il a participé à de nombreux projets éditoriaux. Jacques Lucan a été rédacteur en chef de la revue « AMC » durant les années 80 et était impliqué dans la direction et l’édition de plusieurs revues architecturales renommées telles que « Matières », « Casabella » et « Lotus International ». Auteur prolifique, il a écrit des ouvrages reconnus comme « Précisions sur un état présent de l’architecture » et « Habiter, ville et architecture ».
La disparition de Jacques Lucan survient deux mois après celle de Jean-Louis Cohen, une autre figure de l’architecture française. Son héritage perdurera à travers ses écrits ainsi que l’influence indélébile qu’il laisse sur la scène architecturale.
La Cité Universelle à la Porte de Pantin | Symbole d’inclusivité
À la Porte de Pantin, la Cité Universelle, projet lauréat de Réinventer Paris II, prépare le terrain pour une urbanisation inclusive. Ce bâtiment de 31 500 m², porté par GA Smart Building, Baumschlager Eberle Architekten et Studio Montazami, ambitionne de révolutionner l’accessibilité urbaine. Avec une mise en chantier programmée pour le second semestre 2024 et une finalisation attendue en 2027, cette structure accueillera une salle omnisport, des bureaux, un hôtel et d’autres espaces multifonctionnels, tous conçus pour être accessibles aux personnes en situation de handicap.
Au cœur du projet, la salle omnisport de 3 000 m², dessinée pour les équipes handisport, symbolise l’engagement de la Cité envers l’accessibilité. L’hôtel adjacent prévoit des chambres spacieuses avec des dispositifs adaptés aux handicaps sensoriels, tandis que les bureaux, baignés de lumière naturelle, mettent l’accent sur la qualité acoustique.
L’architecture fusionne esthétique et fonctionnalité, promettant une intégration fluide avec le quartier environnant. Avec un coût total de plus de 200 millions d’euros, la Cité Universelle souhaite incarner la vision audacieuse d’une urbanisation généreuse et inclusive, redéfinissant l’expérience de la ville pour tous ses habitants.
Les agences d’architecture face à la crise du logement
Face à la crise du logement en France, Hugo Franck, président du Syndicat de l’architecture, exprime l’inquiétude grandissante des architectes quant à l’avenir de leurs agences. Avec une chute notable des permis de construire et des mises en chantier sur une année, l’impact se fait déjà sentir sur la maîtrise d’œuvre. La situation est exacerbée par les conséquences persistantes de la pandémie et l’augmentation des coûts des matières premières, mettant un frein à l’embauche et menaçant la pérennité des agences d’architecture.
Hugo Franck voit dans cette crise une opportunité de repenser le concept de l’habitat. L’objectif ? Le repositionner comme un travail de création en intégrant la réhabilitation du bâti existant et délaisser l’approche pécuniaire d’un produit financier. Réflexion à laquelle il ajoute des réserves sur la loi Elan de 2018 : il estime qu’elle a réduit la capacité des acteurs clés à intervenir dans la conception du logement et appelle à valoriser davantage le savoir-faire des architectes, notamment dans la réhabilitation.
En complément, il regrette un manque d’engagement politique, mentionnant que les réflexions précédentes sur la qualité du logement n’ont pas été suivies d’actions, avec un accent toujours mis sur les incitations financières plutôt que sur l’amélioration qualitative du logement.
Milan s’inspire de Paris
Giancarlo Tancredi, conseiller responsable de la régénération urbaine à la mairie de Milan, poursuit son exploration des initiatives parisiennes en matière d’urbanisme durable. Après la visite à l’Apur et une conférence au Pavillon de l’Arsenal, il a rencontré Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la maire de Paris, ce vendredi 6 octobre. L’objectif ? Cultiver l’échange entre les administrations milanaises et parisiennes, surtout dans la perspective des Jeux Olympiques d’hiver de 2026 à Milan.
Milan, tout comme Paris, s’est engagée dans une révision de son Plan Local d’Urbanisme, visant la neutralité carbone et la création de logements accessibles, tout en préservant son identité architecturale. Giancarlo Tancredi souligne la nécessité de régénération urbaine. Il mise sur la transformation des friches industrielles en espaces durables et attractifs. Les JO de 2026 sont vus comme un catalyseur d’améliorations environnementales et énergétiques, mettant la pression sur les secteurs public et privé pour respecter les échéances. Entre grands travaux comme le village des athlètes et l’achèvement de la ligne 4 du métro, Milan aspire à démontrer le potentiel de l’urbanisme durable sur la scène médiatique mondiale.