Le projet de rénovation de la Gare d’Austerlitz crée la controverse
Après les tensions autour du projet de rénovation de la Gare du Nord, souvent évoquées dans les lignes de l’HebdoMAF, c’est au tour de la Gare d’Austerlitz de faire parler d’elle.
Le projet prévoit la modernisation de la Gare, déjà en cours, et l’implantation d’un vaste ensemble immobilier de 91 000 m2 comprenant bureaux, logements étudiants, commerces et services.
Au cœur d’un quartier déjà en mouvement (avec la livraison récente du siège social du Monde), courant le long du Boulevard de l’Hôpital, entre la Gare et l’Hôpital de la Salpêtrière, l’édifice divise. Pour certains, il permet une extension importante des espaces verts dans le quartier et une désimperméabilisation des sols.
Pour ses opposants, il s’agit là encore d’un projet déconnecté des enjeux de dédensification urbaine, aux antipodes des besoins en logements de la capitale (le logement ne représente que 10% de l’ensemble).
Derrière ce chantier colossal, 5 maîtres d’ouvrage (SNC Paris Austerlitz A7A8 (Kaufman & Broad), SNC ALTA Austerlitz, SNCF Gares & Connexions, Elogie SIEMP et Indigo Infra France) et de nombreux maîtres d’œuvre dont nous présenterons prochainement les lots lauréats.
Rapport Sichel : les architectes occitans pas contents
En cause : « mon accompagnateur rénov’ » dont les architectes ne veulent pas. Apparu à l’occasion d’un rapport de 130 pages publié par le ministère du Logement, ce nouvel intervenant permettra aux clients de mieux gérer leurs projets de rénovation.
Sauf que le compte n’y est pas pour le collectif « les architectes Occitanie » qui regroupe le conseil régional de l’Ordre, plusieurs syndicats et associations. Ensemble, ils pointent du doigt l’auteur de ce rapport, Olivier Sichel, qui, s’il prétend que les architectes ont toute leur place dans le dispositif, montre « son mépris absolu de tout ce qui est métier ; de ce qui est compétence spécifique ; de ce qui est savoir-faire », selon un communiqué du collectif.
Une pilule qui passe d’autant moins que le chemin de l’approche globale en rénovation a été amorcé depuis de nombreuses années par les différents professionnels de la conception, bien au-delà du simple « contrôle de devis » qui est aujourd’hui proposé.
Signée par plus de 4000 personnes, une pétition a été publié avec une demande claire : être reçus par les ministères afin de « mettre ce rapport au rang des oubliettes et que l’Etat se décide à œuvrer avec ceux dont c’est le métier ».
Au Japon, Louis Vuitton dévoile son bâtiment iridescent
Louis Vuitton a présenté en mars l'ouverture de sa boutique Ginza Namiki à Tokyo, après trois ans de rénovation. Au cœur du quartier Ginza, dans la capitale japonaise, la maison de luxe française a transformé l'immeuble qu'elle occupe depuis 1981 pour en faire un bâtiment d'une exceptionnelle modernité.
Œuvre d’une collaboration entre les architectes Jun Aoki et Peter Marino, l’un japonais, l’autre américain, le bâtiment est couvert d’une façade évoquant le miroitement de l’eau, scintillant et ondoyant, en jouant sur la juxtaposition de deux strates de verre.
A l’intérieur, où Peter Marino a officié, les 7 étages ont été intégralement repensés. Un escalier central en chêne sculpté et réhaussé de verre sublime cet espace chic. Plus à l'arrière du magasin, un second escalier a été imaginé, accompagné d'une gigantesque fresque s'étirant sur quatre niveaux, une réinterprétation de l'œuvre de Kimiko Fujimura, Wave Blue Line (1977). Objets décoratifs, œuvres d'art, tapis et mobilier aux teintes acidulées se conjuguent pour illuminer le magasin. Des teintes rouge, turquoise et citron vert s'harmonisent à l'espace homme. Les plafonds ont été décorés de motifs arrondis. Le mobilier façonné en verre et essences de bois clair a, quant à lui, été conçu par les designers Morten Stenbaek et Isamu Noguchi. Enfin, l'ascenseur donne l'impression que des vagues de métal se reflètent à l'infini, grâce à des miroirs.
Au dernier étage, le café V et le chocolat V sont dirigés par le chef Yosuke Suga, qui collabore pour la seconde fois avec la maison. Les fenêtres à claire-voie apportent une grande luminosité, rehaussant cet espace déjà chargé d'objets design à la fois traditionnel et moderne.
Les députés adoptent une loi limitant l’artificialisation des sols
Au départ, il y a un constat : tous les 10 ans, l’équivalent d’un département comme les Yvelines est bétonné. Ensuite, il y a l’action qui s’inscrit dans le projet de loi Climat, et le vote, par les députés, d’un texte durcissant les conditions d’un projet d’artificialisation.
L’article 52 du projet de loi répond à un objectif clair : limiter l’empiètement sur les terrains non-bâtis, souvent agricoles, à la périphérie de centres urbains, qui modifient le paysage et menacent les commerces de proximité.
Dans les faits, le texte prévoit l'interdiction absolue de l'artificialisation de nouvelles surfaces commerciales au-dessus de 10.000 mètres carrés, en création ou en extension : par exemple, un centre commercial qui fait 9.000 m², s'il voulait s'étendre sur 1.500 m², n'aurait pas le droit de le faire.
Toutefois, comme dans tout bon texte de loi qui se respecte, il y a la règle, et son exception. Le climat n’y échappe pas, et en-dessous de 10 000 m2, un système de dérogation est prévu. Des arrangements avec l’esprit initial qui permettent de maintenir les politiques de la ville et les projets de construction déjà engagés.
Là encore, l’opposition n’est pas en phase avec ces largesses. Certains mettent en avant le fait que 80% des projets d’artificialisation rentrent dans les cases des dérogations prévues rendant marginaux les bienfaits de la loi. Emmanuelle Wargon, ministre du logement de botter en touche : « Ce n’est pas loi qui fait le problème, mais elle peut être la solution. »
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20 décembre 2024