Relance de l’immobilier : Denormandie donne le cap
Comment relancer l’immobilier et le logement en France ? C’est l’épineuse question à laquelle Julien Denormandie, ministre chargé de la ville et du logement, a dû répondre face à la commission des affaires économiques.
Afin de proposer une réponse adaptée, plusieurs horizons ont été définis. Si la priorité absolue reste la sortie du déconfinement et la reprise rapide des chantiers, il demeure indispensable pour le ministre de porter une vision à moyen et long terme.
« Les secteurs du bâtiment et de l’immobilier auront un rôle fondamental à jouer » dans le redémarrage de la machine économique. « Ils doivent avoir, dans la relance, l’équivalent qu’ils ont aujourd’hui dans l’économie française, c’est-à-dire, près de 2 millions de salariés », a-t-il déclaré.
Si pour l’heure, aucun détail du plan à l’étude n’a filtré, une des pistes privilégiées pour accompagner une relance rapide semble être la rénovation, dans un contexte où le confinement aura plus que jamais mis en avant l’importance de logements rénovés et performants énergétiquement.
Reste néanmoins la question du déploiement de la RE 2020 : « Je pense que politiquement la RE 2020 a encore plus d’importance aujourd’hui qu’elle ne l’avait hier. La question, c’est de savoir quand est-ce que l'on sera prêt » a répondu le ministre, tout en concédant qu’il ne fallait pas qu’elle soit un frein dans le contexte actuel.
Architectes, notaires, promoteurs et agents immobiliers unis pour la relance
C’est une alliance inédite qui s’est officialisée à l’occasion d’une conférence de presse donnée par Bertrand Savouré, président de la chambre des notaires de Paris. Ensemble, architectes, notaires, promoteurs et agents immobiliers entendent trouver des réponses inédites au service d’une reprise rapide des chantiers du Grand Paris.
En ligne de mire, la nécessité de digitaliser et dématérialiser l’instruction des dossiers : « les professionnels de l'immobilier ont fait d'énormes efforts pour être au rendez-vous de la dématérialisation. Les notaires ont fait un effort important également, pour s'équiper. Le grand absent de la digitalisation, ce sont les collectivités, avec environ 10% équipées à ce jour. La loi Elan demande aux villes de digitaliser les procédures au 1er janvier 2022. Pourquoi ne le ferions-nous pas pour fin 2020 ? » questionne Marc Villand, président de la Fédération des Promoteurs Immobiliers IDF.
Pour Christine Leconte, présidente du CROAIF, cette dématérialisation doit permettre une instruction plus rapide des dossiers, et l’anticipation d’une autre crise, sociale et écologique : « Seul le dialogue entre acteurs peut permettre de repenser le modèle, en faisant bouger les curseurs au sein même de nos professions, et en mettant de la bienveillance entre nos métiers ».
« Et demain, on fait quoi ? » : les contributions d’architectes se multiplient
L’HebdoMAF 105 présentait l’espace de réflexion digitale lancée par le Pavillon de l’Arsenal, « Et demain, on fait quoi ? ». Deux semaines après son lancement, plus d’une trentaine de contributions sont consultables sur le site.
Parmi les participants, l’agence Chartier Dalix ouvre une réflexion sur la capacité de la ville de demain à autoproduire les aliments de ses habitants. Dans cette « ville agricole » le bâtiment jouerait un rôle essentiel, entre surfaces cultivables proportionnelles aux besoins et habitants qui s’en trouveraient occupants-artisans.
De son côté, Nicolas Chabanne, président de l’agence Chabanne, propose une réflexion sur le bureau, vidé de sa vocation première à l’heure du télétravail massif. Ce nouveau rapport, explique-t-il, aura forcément une incidence sur la mobilité et le lieu de vie, qui devient alors tout autant lieu de travail à mesure que le bureau n’est plus un lieu, mais un moment de la journée du télétravailleur.
Pour Anne-Claire Le Vaillant, experte en stratégie de développement des territoires et architecte DPLG, c’est à l’échelle du territoire que doit être pensé le monde d’après. Symptômes d’un système à bout de souffle, le COVID-19 aura montré, selon elle, que l’avenir n’est plus à des villes mondes comme Paris. Elle prône un rééquilibrage des territoires : « Le seuil optimum des bassins de vie se situe à la strate des villes-centres de 15.000 à 20.000 habitants, qui drainent des communautés de 80 à 100 000 personnes résidant en territoires essentiellement ruraux ».
Un point en commun de toutes ces contributions : demain ne saurait être un nouvel hier.
Les contributions sont à retrouver sur le site du pavillon de l’Arsenal.
MIPIM Connect, double digital du salon de l’immobilier
Pour pallier l’annulation de son édition 2020 et répondre aux besoins d’échanges entre les professionnels de l’immobilier, le MIPIM se digitalise. Depuis le début du mois, MIPIM Connect propose des contenus exclusifs tels que des webinars, des présentations de projets internationaux emblématiques et un espace de networking entre décideurs.
Sur cette plateforme dont une partie de l’accès est réservée aux clients inscrits à l’édition 2020 du salon cannois, les organisateurs entendent avant tout soutenir le secteur, particulièrement touché par la crise : « Dans ce contexte, le MIPIM a choisi d’agir en proposant ce qui constitue son ADN : favoriser les contacts, les échanges et le partage d’informations pour soutenir l’ensemble des professionnels de l’immobilier et les aider à poursuivre leur activité » explique Ronan Vaspart, directeur du MIPIM.
Tous les mardis et jeudis, à 14h, et jusqu’en Septembre, une conférence digitale sera proposée depuis l’espace MIPIM Connect. Prochains thèmes abordés :
Jeudi 7 mai à 14h – Building value through social engagement
Mardi 12 mai à 14h – Focus on UK: Housing options & innovations
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20 décembre 2024