Ce n’est pas une lubie ou une tendance due à un effet de mode : la construction doit revoir sa copie en matière de respect de l’environnement. Caracolant en tête des plus gros pollueurs de l’écosystème industriel, on peut imputer au seul secteur du bâtiment européen la consommation de 50% des ressources naturelles, 35% de l’émission de gaz à effet de serre et l’utilisation de 70% des réserves d’eau du continent.
Cela impose un effort considérable sur la performance environnementale et énergétique des projets en cours, et donc, une mobilisation de toute la chaîne de maîtrise d’œuvre. C’est pour offrir des matrices claires, aux labels identifiés par le grand public et en statuant sur des critères importants à respecter que les certifications environnementales ont été déployées.
Sauf qu’il est aisé de s’y perdre : HQE, LEED, BBC, RT 2020, HPE, THPE, BBC, ou BREEAM, quels sont les périmètres de chacune ? Pour vous, la liste non-exhaustive des principales certifications.
LES PRINCIPALES CERTIFICATIONS EN VIGUEUR
- HQE : Coût moyen (pour 10 000m²) : 20 000 €. C’est la certification la plus répandue dans l’Hexagone. En vigueur depuis 2004, cette norme mesure la durabilité d’un bâtiment neuf en fonction de plusieurs critères : écologiques, sociétaux, économiques et numériques. C’est par ce prisme que la norme HQE classe en quatre niveaux (bon, très bon, excellent, exceptionnel) les qualités de vie et d’intégration proposées par le bâtiment à ses occupants.
- RT 2020 : C’est la dernière version de celle qui s’appellera jusqu’en 2020, la RT 2012. Cette règlementation thermique vise à limiter la consommation d’énergies primaires telles que le bois, le pétrole et le gaz, des bâtiments neufs. La limitation de la quantité maximale d’énergie consommée en chauffage, éclairage, eau chaude ou climatisation … doit rendre les bâtiments plus performants et moins énergivores. Avec la transition annoncée vers la RT 2020, c’est une étape supplémentaire qui doit être franchie : amener les constructions neuves à tendre vers l’énergie positive, BEPOS, en produisant plus d’énergie qu’il n’en est consommé.
- Label BBC : C’est la certification découlant de la RT 2012. Si cette dernière n’en est pas une à proprement parler, le respect d’un seuil de consommation maximale de 50 kWh/m²/an donne accès à la labellisation « Bâtiment Basse Consommation », visible grâce à un « A » apposé sur les annonces immobilières.
- BREEAM : Coût moyen (pour 10 000m²) : 8 000 €. C’est la méthode d’évaluation environnementale des bâtiments la plus répandue (plus de 115 000 certifications délivrées dans le monde) et la plus ancienne. C’est également la moins exigeante. En imposant très peu de seuils minimums, la certification BREEAM est délivrée à des bâtiments ne proposant que peu de garanties environnementales.
- LEED : Coût moyen (pour 10 000m²) : 6 000 €. Encore peu développée en Europe, car encore très connotée américaine par les conversions de mesures qu’elle impose et ses textes disponibles uniquement en anglais, cette certification tend à se positionner comme la marque d’excellence pour un bâtiment durable.
- Label HPE : Coût moyen (pour 10 000m²) : 10 000 €. Il atteste de la « Haute Performance Energétique » d’un bâtiment. Si le respect d’un haut niveau de performance thermique est primordial, ce label entend aussi garantir la sécurité, la durabilité et les conditions d’exploitation des installations de chauffage, de production d’eau chaude sanitaire de climatisation ou encore d’éclairage. Il peut être attribué à des bâtiments présentant une consommation d’énergie au moins inférieure de 10% à la consommation de référence, sur la base notamment d’un test d’étanchéité à l’air.
- Label THPE : Coût moyen (pour 10 000m²) : 10 000 €. Sur la base du label HPE, le Label THPE peut être délivré aux bâtiments consommant 20% de moins que la consommation de référence.
- Minergie : Coût moyen (pour 10 000m²) : 23 000 €. Version Suisse de la norme HQE il se veut toutefois encore plus exigeant, plus chère, tout en pâtissant d’un manque criant de visibilité dans l’hexagone.
COMMENT FAIRE SON CHOIX ?
Parmi les différentes certifications à disposition, les critères diffèrent. Si elles partagent un tronc commun, leurs différences induisent des spécificités propres à chacune : HQE, signe de forte valeur ajoutée, est la seule qui impose la mise en place d’un système de management environnemental (ISO 14001) et bénéficie d’une grande reconnaissance sur la plan européen. BREEAM insiste sur les thématiques de biodiversité et d’écomobilité. LEED autorise la pratique du commissioning, qui consiste à mandater une tierce partie pour la réalisation des tests en performances réelles, une fois le bâtiment terminé.
Enfin, le choix de la certification doit être fait en fonction de la sensibilité du client : dans le cadre de programmes luxueux, l’exigence de haute performance sera forte. Un client international sera davantage sensible à une certification LEED tant il semble certain que sa dynamique d’expansion rapide en fasse la certification la plus reconnue à moyen terme.
Vous avez doute et n’arrivez pas à trancher ? La double ou triple certification peut être une solution, comme c’est le cas pour certaines réalisations du quartier d’affaires de La Défense.
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22 novembre 2024