Bonjour et merci de répondre à nos questions.
Bonjour à vous !
Vous êtes le fondateur de BSSI Conseils, pouvez-vous nous présenter votre activité ?
Avec plaisir : mon épouse et moi avons créé cette entreprise en avril 2000 autour de 5 activités (béton, structure, sécurité, ingénierie et conseils) et 4 collaborateurs. Au gré de structurations et de développements nous avons recruté, pour être aujourd’hui 26 salariés, et greffé de nouvelles attributions à notre palette de prestations comme la sécurité incendie, le désenfumage ou le management de projet.
Plus récemment, nous avons développé un pôle prospectif dont le rôle est de mener une réflexion sur l’avenir de notre secteur entre apparition de nouveaux métiers et modélisation de bâtiments grâce aux nouvelles technologies.
Une activité que vous conduisez dans l’Est, votre région ?
Entre autres. Sur les 3 millions d’euros de chiffre d’affaires annuels, 80% sont réalisés auprès des collectivités territoriales et de l’État. Le reste est le fruit de partenariats avec de grands entreprises privées comme Total, Burger King, Accor ou encore la RATP.
Cette répartition du portefeuille implique une capacité à rayonner sur tout l‘Hexagone.
Pour nous y aider, 3 collaborateurs sont présents en permanence au sein d’une antenne francilienne. La région Grand Est à elle seule ne nous alimenterait pas suffisamment en projets. D’où la nécessité de chercher l’activité là où elle est, et notamment en Île-de-France !
Du couple à la tête de BSSI Conseils, vous êtes la partie « ingénieur ». C’est bien cela ?
Oui, tout à fait. Je suis ingénieur génie civil et urbanisme de formation, diplômé en 1985 de l’Institut National des Sciences Appliquées de Lyon. Ma femme est Directrice Générale de BSSI Conseils, et en charge des aspects administratifs, des ressources humaines et de la gestion courante.
Lorsque l’on est aux manettes d’une entreprise qui réalise 3 Millions d’euros de CA et emploie 26 salariés, reste-t-il du temps pour être ingénieur ?
(Rires) C’est une bonne question ! Soyons honnête : je ne suis plus à la pointe sur les aspects purement techniques. Disons que mon rôle a évolué avec le temps. Ma valeur ajoutée réside dans mon expérience, l’impulsion que je peux donner à un projet, ma connaissance et mon réseau.
J’aime mon métier, et pour rester à son contact, je continue de me former, à suivre certains projets. Plus encore, j’aime gérer une entreprise, la développer à moyen et long terme comme la faire vivre au quotidien. C’est gratifiant, intéressant et parfois extraordinaire. Derrière chaque collaborateur il y a des histoires de vie, des familles … La mission du chef d’entreprise est éminemment sensible car humaine, et en cela, je n’échangerais ma place contre rien au monde.
Même après de longs mois de COVID, entre incertitudes et télétravail ?
J’évoquais l’humain : voilà une situation qui n’a fait qu’exacerber la vocation sociale de l’entreprise, avec tout ce qu’il faut d’énergie pour fédérer et dynamiser une équipe lorsque ses membres sont à distance.
Sur le plan technique, modulo quelques ajustements express que tout le monde aura connus, tout s’est déroulé sans encombre. Le plus délicat à gérer fut le sentiment d’isolement sur la chaîne de production. En temps normal, cette problématique n’existe pas : au bureau, chacun des maillons sait et constate son utilité dans le processus global.
A distance, c’est une autre histoire ! Cette absence de visibilité a demandé un travail spécifique, une attention particulière.
Le retour au bureau s’est avéré indispensable. S’éviter les temps de transports ou être plus libre dans la gestion de son temps sont des avantages indéniables. Mais je crois le rapport à l’autre nécessaire, et peut être davantage encore dans nos métiers de prestation intellectuelle où l’écoute est indispensable. Là-dessus, les visios ne peuvent suffire.
Toutefois, j’ose le dire : nous avons franchi l’obstacle sans trop de difficulté.
Pas d’impact non plus sur le chiffre d’affaires ?
Notre force commerciale et technique a permis de maintenir un niveau satisfaisant de réponses à de nouveaux appels d’offres et de créer de l’activité. C’est indéniable. De retards de chantiers en reprise d’activité, nous avons même dû absorber une charge de travail considérable fin 2020.
Quelles sont les perspectives pour l’année en cours ?
Excellentes ! Les temps de passage actuels nous indiquent un chiffre d’affaires en hausse par rapport à 2019 qui était déjà notre meilleure année. Si nous pouvons nous en réjouir, cela implique l’embauche de nouveaux collaborateurs qu’il est de plus en plus compliqué de trouver.
Si vous n’aviez pas été ingénieur, qu’auriez-vous fait ?
La voilà, la question piège ! Je crois que j’aurai créé une entreprise. Avec ou sans diplôme. Ça aurait été dur, c’est certain, et j’en aurais peut-être encore plus bavé ! Je crois que je suis fait pour entreprendre, que ce soit dans le bâtiment ou dans un tout autre secteur. Ce qui m’anime, mon moteur, c’est de développer, sans relâche.