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? Les architectes d’Île-de-France engagés pour la sauvegarde du patrimoine
Pour certains, c’est un quartier où le « tout social » est arrivé au bout de son modèle. Enclavé, éloigné de la ville et répondant à des standards d’un autre temps. Pour d’autres, il est le témoin d’un modèle qui préfigura les éco-quartiers d’aujourd’hui. Complexe urbain savamment orchestré entre densité et ouverture, cadre bâti et verdure, la cité-jardin de la Butte Rouge à Chatenay-Malabry (92), du haut de ses 90 ans est un exemple d’avant-gardisme : valorisation des ordures ménagères, gestion des eaux de pluie, circulations douces …
Parmi les défenseurs de ce patrimoine architectural et urbanistique, Christine Leconte, présidente du CROA Île-de-France, alerte : « Au-delà de l'architecture, c'est ici un symbole démocratique qui pourrait disparaître ». En marge de la remise des prix de l’Académie d’architecture, l’élue en appelle à une prise de conscience généralisée sur l’avenir de ces constructions, et plus largement à une évolution de l’ANRU.
Répondre à l’enjeu écologique, préserver le patrimoine, associer les occupants à la réflexion urbanistique… dans sa démarche, l’architecte-présidente est soutenue par plusieurs architectes, signataires d’une tribune publiée par la Société protection des paysages et de l’esthétique de la France (Sppef), tels que Henri Bava de l’agence Ter, Grand Prix de l’urbanisme 2018, Frédéric Bonnet, Grand Prix de l’urbanisme 2014, Pierre Bouillon, Prix de la Première Œuvre 2006, Pablo Katz, membre titulaire de l’académie d’architecture, Florence Lipsky, Équerre d’argent 2005 et Studio Muoto, Gilles Delalex et Yves Moreau, Équerre d’argent 2016.
? Les premiers lauréats du concours Réinventer Paris voient le jour
« Je me tourne vers ceux qui pensaient que l’opération n’était que de la com’ ». Jean-Louis Missika, adjoint à l’urbanisme et à l’architecture à la mairie de Paris ne cache pas sa fierté à l’occasion de la pose du « premier bois », équivalent de la « première pierre », de l’auberge de jeunesse Jo&Joe conçue par ORY & Associés dans le 20ème arrondissement de la capitale.
Située rue de Buzenval sur une parcelle de 336 m², Novaxia a misé sur une architecture sobre et respectueuse de l’environnement grâce à l’utilisation de matériaux biosourcés et sa certification E+C-. Ce chantier rejoint celui des bains douches Castagnary transformés en espace de co-living, et la ferme du rail dans le 19ème, tous deux lauréats de Réinventer Paris 1.
Au total, ce sont dix lauréats de la première mouture du concours qui sont en construction ou en passe de l’être, et autant de permis de construire déposés.
? La neutralité carbone de demain se prépare aujourd’hui
La Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC) votée en 2015, revue à la hausse en 2017, avait ouvert un horizon ambitieux pour la filière construction et logement dans son ensemble. Entre instauration d’une obligation de travaux, montée en compétence de la filière, engagement sur les résultats d’économies d’énergies … il fallait bien quelques recommandations pour y voir plus clair. C’est ce qu’a proposé l’association Entreprises pour l’environnement (EPE) au gouvernement afin d’atteindre l’objectif de neutralité carbone fixé à 2050.
En investissant massivement, de 17,7 milliards d’euros en 2020 à 30,8 milliards en 2030, la consommation d’énergie doit passer de 779 TWh dans le bâtiment à 507, en 2050. Une baisse que devrait également suivre les émissions de gaz à effet de serre, divisées par 10 sur la période, de 74 Mt de CO2 expulsées à 7.
Parmi les autres recommandations, le fioul qui disparait au profit des pompes à chaleur ou des gaz renouvelables, et un train de rénovation avançant à marche forcée via une obligation de travaux aux propriétaires. Comment ? En mutualisant les coûts de travaux et ceux d’entretiens, et en faisant des critères carbones et consommation d’énergie, des arguments phares de la politique du bâtiment.
? Les réflexions autour de la route parisienne de demain sur de bons rails
Alors que l’urgence climatique est de toutes les réflexions à propos de la construction et de la ville de demain, quel avenir pour les 900 km d’autoroutes urbaines franciliennes ? Doivent-elles être encore perçues comme les voies de sortie de l’inégalité entre les territoires, ou comme des ceintures monumentales qui enclavent et sectorisent ? Ce sont les deux visions qui se sont opposées lors de l’inauguration de l’exposition au Pavillon de l’Arsenal « les routes du futur du Grand Paris ».
Sujet clivant du mandat de la maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo, à qui il a souvent été reproché d’avoir organisé l’encombrement des voies de circulation dans une stratégie de diabolisation des automobilistes, prône une « autre histoire de la route », une histoire qui s’invente au gré des nouveaux modes de circulation plus respectueux de l’environnement. Son opposante numéro 1, Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France, y voit au contraire l’occasion d’en faire un laboratoire duquel le véhicule de demain émerge.
Pour les 4 équipes qui ont travaillé pendant 2 ans et demi sur le sujet, les possibilités sont infinies. Pour l’équipe Shared Utility Network, menée par Rogers Stirk Harbour & Partners, il faut planter vite et combler le retard végétal de ces voies. Pour l’équipe Atelier des mobilités du paysagiste Frédéric Charles Aillet, des talus aux espèces capables de capter des particules fines grâce à leur pilosité, aidées par des brumisateurs et des souffleries représentent une alternative crédible à court terme.
Pour l’équipe de Richez_Associés, la solution est plus radicale : couper l’arrivée des autoroutes qui irriguent la capitale au niveau de l’A86, deuxième ceinture de circulation située à environ 5 km de la première : le périphérique.
Vous avez jusqu’au 1er Septembre pour découvrir cette exposition au Pavillon de l’Arsenal, 21 boulevard Morland, 75004 Paris.
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22 novembre 2024