Construire autrement | Quand les architectes deviennent promoteurs
Devenir son propre promoteur : un défi tentant pour les architectes désireux de s’affranchir des contraintes traditionnelles, mais qui peut aussi être un parcours semé d’embûches. Des agences, comme Plan Comùn ou l’Atelier de l’Ourcq, ont exploré cette voie : elles se sont lancées dans des projets d’auto-promotion pour réaliser des logements qui privilégient les espaces communs et le bien-être des habitants. Leur expérience illustre parfaitement cette approche.
Toutefois, cette liberté a un coût. Il faut maîtriser la réglementation, convaincre les banques de financer les projets et développer des compétences en ingénierie financière. Un exemple avec l’agence Eliet & Lehmann qui a dû créer des entités séparées pour se conformer au code de déontologie des architectes. Malgré les défis, ces pionniers ont réussi à réaliser des projets emblématiques, prouvant qu’avec de la persévérance et une gestion rigoureuse, l’auto-promotion peut ouvrir la voie à des concrétisations architecturales innovantes et rentables.
Pablo Katz | Un appel à l’optimisme et à l’action dans l’architecture
Le 1er février 2024, Pablo Katz, président de l’Académie d’architecture, a adressé ses vœux annuels. Il a souligné le rôle vital de l’architecture dans la société actuelle. Malgré une époque marquée par l’incertitude, il a exprimé un message d’espoir et de détermination, citant William Beveridge pour illustrer sa vision : « pessimiste par l’intelligence, mais optimiste par la volonté ».
Pablo Katz a rappelé les défis majeurs auxquels le monde fait face : crises environnementales, sanitaires, sociales, politiques et financières. L’architecture a, selon lui, un rôle central dans la réponse à ces enjeux. Elle offre une perspective à long terme dans un monde focalisé sur l’immédiat. Elle apporte une stabilité dans l’instabilité et propose une vision holistique face à la spécialisation excessive. Elle incarne aussi la créativité, le soin, la sensibilité et l’émotion, tout en mettant l’accent sur l’intérêt général. Dans son discours, le président a également évoqué la crise du logement en France comme un domaine clé de l’engagement des architectes. Il n’a pas hésité à exprimer ses inquiétudes quant à la compréhension gouvernementale de cette crise.
Neuro-architecture | Quand la science façonne nos espaces
La neuro-architecture est une fusion des sciences cognitives et de la conception d’espaces. Dans le sillage d’une tendance venue des Etats-Unis, elle gagne du terrain en France. Cette discipline cherche à optimiser nos environnements en étudiant l’impact des lieux sur le cerveau humain, en vue de réduire le stress, améliorer la productivité et favoriser le rétablissement des patients. Des recherches montrent que l’architecture influence notre mémoire et nos perceptions esthétiques.
Le domaine a déjà inspiré des formations spécialisées, comme le master proposé à Venise. Andrea de Paiva, pionnière en la matière, a expérimenté ces principes à Singapour, en modulant lumières, images, sons et odeurs pour observer les réactions des occupants. Mais, elle souligne aussi la nécessité de temps pour mesurer l’efficacité de ces aménagements. En France, le médecin Daniel Ejnes applique ces idées pour améliorer l’accessibilité des bâtiments. Ces améliorations ne sont pas seulement physiques, mais aussi psychiques, notamment pour les personnes souffrant de troubles neurologiques. Par exemple en tenant compte de la hauteur des plafonds ou en créant des espaces intermédiaires. Cette approche pourrait mener à une architecture thérapeutique, élargissant ses missions traditionnelles.
Prix Mies van der Rohe 2024 | Trois projets architecturaux français sélectionnés
Trois projets architecturaux français sont en lice pour le prestigieux prix Mies van der Rohe 2024, décerné tous les deux ans par l’Union européenne. Ce sont 40 réalisations, issues de 20 pays qui ont été retenues, pour leur innovation et leur contribution au paysage architectural. Sélectionnés parmi 362 candidatures, les finalistes seront annoncés courant février, avant la révélation des lauréats mi-avril.
Les projets français sont :
- la piscine communautaire de Saint-Méen-Le-Grand, conçue par l’agence Raum,
- la médiathèque Charles-Nègre de Grasse, œuvre des architectes Emmanuelle et Laurent Beaudouin et d’Ivry Serres,
- la transformation du couvent Saint-François à Sainte-Lucie-de-Tallano, réalisée par Amelia Tavella.
Ces projets ont déjà été reconnus au niveau national, avec notamment l’Équerre d’argent 2022 pour la médiathèque de Grasse et le Grand prix de la critique d’architecture 2023 pour la piscine de Saint-Méen-Le-Grand. Le jury est présidé par l’architecte français Frédéric Druot, ancien co-lauréat du prix.