De Venise à Bron (69) : plongée dans l’actualité de l’architecture de cette semaine ! Au menu : la Biennale 2025 et ses réponses aux défis climatiques, une première française en neuroarchitecture pour l’autisme et la métamorphose post-Covid de nos établissements de santé.
L’actualité des concepteurs : Architectes n°20

Biennale de Venise 2025 | L’architecture face à l’urgence climatique et humanitaire

La 19e Biennale d’architecture de Venise, qui ouvrira ses portes le 10 mai 2025, marque un tournant dans l’approche des défis contemporains. Le commissaire général Carlo Ratti et l’équipe du pavillon français dirigée par Dominique Jakob présentent des visions convergentes face aux crises actuelles.

Le thème « Intelligens. Natural. Artificial. Collective. » réunit plus de 680 projets internationaux pour l’exposition principale et 50 projets pour le pavillon français.

Les expositions soulignent l’évolution du rôle de l’architecture, qui passe d’une stratégie d’atténuation du changement climatique à une nécessité d’adaptation. Cette mutation s’illustre notamment dans les dispositifs d’exposition : l’exposition générale s’étend dans Venise en raison des travaux des Giardini, tandis que le pavillon français intègre ses échafaudages dans sa scénographie.

L’événement met en lumière une diversité de contributeurs, des grandes agences aux start-ups, reflétant une véritable intelligence collective face aux enjeux contemporains. La manifestation se tiendra jusqu’au 23 novembre 2025.

La neuroarchitecture au service des patients autistes | Une première en France

Le centre hospitalier du Vinatier à Bron vient d’inaugurer une unité d’hébergement dédiée aux personnes atteintes d’autisme sévère. Unique en France, cette structure de 1 107 m² met en lumière les principes de la neuroarchitecture.

Le cabinet Cent7 Architecture a conçu deux pavillons distincts reliés par un jardin. Le projet intègre des éléments biophiliques : faux arbre central, plafonds sérigraphiés et vues sur la nature. L’architecture privilégie les formes arrondies et évite les angles morts, à l’exception de dix alcôves servant de refuges. Le coût du projet s’élève à 6,2 millions d’euros HT.

Cette réalisation accueille 10 résidents et 20 soignants. Elle comprend des espaces thérapeutiques spécifiques : salle de balnéothérapie et espace Snoezelen multisensoriel.

La Professeure Caroline Demily, initiatrice du projet, souligne que cette approche architecturale personnalisée réduit significativement les durées d’hospitalisation et permet d’afficher le plus bas taux de réadmission de l’établissement.

Cinq ans après le Covid | L’hôpital se réinvente

Cinq ans après la crise du Covid-19, l’architecture hospitalière intègre de nouvelles exigences sanitaires et fonctionnelles. Les établissements de santé s’éloignent du modèle monobloc pour privilégier des unités morcelées et interconnectées. La flexibilité devient un impératif majeur.

Les principales évolutions se concentrent sur la gestion des flux avec l’instauration de doubles circulations distinctes. Les chambres, majoritairement individuelles, doivent pouvoir se transformer en unités de réanimation. La qualité de l’air intérieur occupe désormais une place centrale dans la conception.

Les espaces administratifs adoptent le flex office, tandis que le développement de la médecine ambulatoire modifie les zones d’accueil. Les bâtiments doivent anticiper les mutations technologiques futures avec des réserves de surface et une adaptabilité accrue.

Le secteur privilégie de plus en plus la réhabilitation de l’existant, l’hôpital s’affirmant comme un équipement de proximité essentiel. Selon les experts, l’architecture devient un facteur d’attractivité pour le personnel médical, enjeu majeur post-Covid.

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