Cette semaine, l’HebdoMAF vous propose un passage par la Corse, avant un détour en Bretagne pour finir à la Cité de l’architecture et du patrimoine.
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Corse : une greffe de cuivre revivifie un couvent

Château fortifié, lieu de prière, puis ruine, le couvent Saint-François de Sainte-Lucie-de-Tallano (Corse-du-Sud) va revivre en devenant une médiathèque, mais également un tiers-lieu pour des manifestations culturelles.

L'architecte Amelia Tavella, mandataire de l'équipe de maîtrise d'œuvre, a choisi de garder les ruines et de glisser un volume en cuivre pour remplacer la partie détruite. Reprenant la silhouette du bâtiment, celui-ci se caractérise par ses moucharabiehs pensés pour capter et diffuser la lumière à l'intérieur comme le vitrail d'une église. L'entreprise Fusella, titulaire du lot charpente métallique-vêture en cuivre, a été à la manœuvre pour réaliser cette greffe délicate qui représente la moitié des 800 m SP de l'édifice classé construit en 1492.

Réalisés sous la maîtrise d'ouvrage de la Collectivité de Corse, les travaux, d'une durée de dix-huit mois, ont coûté 2 millions d'euros HT environ.

 

En Bretagne, l’agence a/LTA joue le mariage de l’art et de l’architecture

En 2020, Gwénaël Le Chapelain et Maxime Le Trionnaire, architectes associés de l'agence rennaise a/LTA ont créé le fonds de dotation MG pour promouvoir les projets culturels à la croisée de l'art et de l'architecture. « A mi-chemin entre l'association et la fondation, cet outil est la première étape pour récolter des fonds privés et défiscalisés », explique Gwénaël Le Chapelain.

Le projet phare porté par le fonds s’appelle Muz Yer et est un parcours de 8 km à travers la ville de Rennes (Ille-et-Vilaine) ponctué de huit nichoirs conçus par huit architectes français et internationaux (Kengo Kuma, Dominique Perrault, Duncan Lewis, Julien De Smedt…). A Etel (Morbihan), le fonds s'est associé avec la Ville pour lancer un cycle de résidences de recherche et de création au sein du château de la Garenne, bâtiment emblématique de la ria (fleuve côtier). Chaque année, un appel à résidence sera lancé pour accueillir un artiste pendant un mois. Ce cycle a été inauguré au printemps dernier par l'artiste plasticien Benoît-Marie Moriceau, choisi pour mener un projet de recherche sur les bunkers de la Seconde Guerre mondiale qui peuplent le grand site dunaire Gâvres-Quiberon, à proximité immédiate du château.

Dans une optique de revalorisation de ce patrimoine en désuétude, le fonds MG travaille également sur la conception d'un projet de parcours artistique Destination Bunker. « Sur six bunkers, nous voudrions faire intervenir deux architectes, deux designers et deux artistes avec des programmations spécifiques allant du bed and breakfast à des assises contemplatives en passant par un travail sur l'archéologie », précise Gwénaël Le Chapelain.

 

Action cœur de ville sous le signe de l’optimisme

Le 7 septembre prochain se tiendront les quatrième rencontres nationales Action cœur de ville en présence de 222 représentants d’autant de territoires invités à la Cité de l’architecture et du patrimoine. A cette occasion, Jacqueline Gourault, ministre de la Cohésion des territoires, dévoilera les premières indications sur les financements et les objectifs de la seconde phase du programme. 

Une prise de parole dans un contexte favorable, comme l’indiquent les chiffres publiés par l’observatoire copilotés par l’état et les notaires de France : les transactions sont en hausse de 14% sur trois ans et les prix augmentent de 5% par an. 

Sans surprise, la transition écologique figure parmi les trois temps forts, après l’économie et la démographie, mais avec un angle nouveau : « Pour évoquer la nature en ville, nous avons choisi de parler des infrastructures vertes. Il ne s’agit plus seulement d’embellir, mais de contribuer au fonctionnement urbain, comme le montrent les nouvelles approches de l’assainissement pluvial », explicite Rollon Mouchel-Blaisot, directeur du programme. 

En première ligne de la séquence verte du 7 septembre, les 25 territoires chargés de démontrer la compatibilité entre sobriété foncière et développement des villes moyennes défrichent déjà les leviers règlementaires de leurs expérimentations programmées sur trois ans : l’idée d’enrichir les Opérations de revitalisation des territoires (ORT) fait son chemin.
 

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