Bas les masques en extérieur ! Et sur le chantier ?
Le suspens ne tiendra pas longtemps. Alors que le Premier Ministre Jean Castex a acté la fin de l’obligation du port du masque en extérieur, l’OPPBTP rappelle qu’il reste la norme sur les chantiers, précisant certains cas de figure dans lesquels il est indispensable :
- Situation de travail à moins de deux mètres d'une autre personne.
- Doute sur la possibilité d'organiser le travail pour respecter la distance minimale de 2 mètres.
- Regroupement de salariés.
Jusqu’alors le guide prévoyait une quatrième condition, celle de porter le masque "dans l'espace public pour les chantiers situés dans celui-ci". L'annonce du Premier Ministre annule cette dernière possibilité, "sauf décision contraire locale spécifique des pouvoirs publics", précise l'OPPBTP. Par ailleurs, le port du masque reste obligatoire en intérieur.
Rappelant ces mesures, l’organisme en profite pour encourager les personnels du BTP à se faire vacciner et précise que les services de santé au travail sont à disposition des entreprises et des salariés.
Une charte de la relance sur fond de pénurie de matériaux
Pour atteindre l'objectif de construction de 250.000 logements sociaux en deux ans, malgré les situations de pénurie, plusieurs acteurs du secteur viennent de signer une charte d'accélération de la relance. Ce document, paraphé par Action Logement, CDC Habitat, la Capeb et la FFB, "fixe des préconisations et des bonnes pratiques contractuelles, tout en respectant les préoccupations de l'ensemble des parties", informe un communiqué de presse diffusé ce 14 juin 2021.
Les acteurs rencontrent des difficultés sur le terrain, au vu du contexte tendu du marché des matériaux, avec des "marchés de logements sociaux signés à prix fermes, non actualisables ni révisables", ceci pouvant déboucher sur des pénalités de retard. Pour les signataires, les difficultés sont telles que l'objectif des 250.000 logements sociaux lancé initialement par la ministre Emmanuelle Wargon, serait menacé.
"A un moment où l'activité reste encore fragile et menacée par les difficultés d'approvisionnement, il est important que les acteurs de logement et du bâtiment agissent de concert, dans l'intérêt du secteur et notamment des petites entreprises", commente Jean-Christophe Repon, président de la Capeb.
Face à la pénurie de matériaux, Bercy appelle à la solidarité
Pénurie des matériaux toujours. Alors que le secteur du BTP est confronté à un effet ciseau, avec un ralentissement du marché en 2020 et une vive reprise en 2021, les pénuries de matières et les hausses de prix qui en découlent impactent fortement son activité. Le ministère de l'Économie vient donc, ce mardi 15 juin 2021, d'annoncer plusieurs mesures "immédiates" pour tenter de soulager le secteur.
La première d’entre elle, qui devrait être formalisée prochainement par une circulaire, est l’invitation à ne pas appliquer de pénalités de retard si celui-ci est directement lié à la pénurie de matières premières. Dans un contexte de « forces majeures » le Ministre de l’économie, Bruno Le Maire, justifie cette mesure exceptionnelle par un contexte qui l’est tout autant.
Autre mesure à effet immédiat : la création d’un comité de crise qui aura vocation à faire remonter les comportements anormaux, le ministère se disant prêt à dévoiler le nom des entités ne jouant pas le jeu. Un pas en direction d’une solidarité que le ministère appelle de ses vœux.
Dans ce contexte, une inconnue persiste : comment aborder sereinement la mise en application de la RE2020, déjà largement redoutée par les professionnels du secteur ? La ministre déléguée au logement, Emmanuelle Wargon, tempère : les seuils obligatoires au 1er janvier 2022 ne constitueront pas un "couperet" quant aux types de matériaux utilisés. L'évolution concernera surtout, en 2022, les émissions de gaz à effet de serre des vecteurs énergétiques.
Si le gouvernement a déjà fixé d’autres rendez-vous d’ici peu avec certains acteurs de la construction, Bruno Le Maire appelle à se serrer les coudes : « donneurs d'ordres, producteurs, petites entreprises... - doivent trouver des solutions, et aménager les délais et les coûts ».
Jacques Ferrier livre sa vision de la « Ville Machine »
L’emprise grandissante de la technologie sur le métier d’architecte et plus généralement, sur nos villes, est-elle un choix par défaut ? Est-elle réellement voulue ou est-elle subie ? Ce sont les questions que pose Jacques Ferrier, architecte à la tête de l’agence Ferrier Marchetti Studio dans un essai publié aux Éditions de L’Herne.
Aiguillonné par la pandémie, l’ouvrage interroge le rôle prépondérant qu’a pris la technique dans nos vies métropolitaines, et envisage la crise sanitaire - avec son issue encore incertaine - comme une occasion de remettre l’humain au centre du projet urbain. « Dans la ville et dans mon métier, la technique occupe une place toujours plus grande. De plus en plus de choses lui sont déléguées, sans qu’il y ait de vrai débat à ce sujet, participatif, démocratique. Comme un choix par défaut… » observe l’architecte.
Dans son rapport à l’architecture et à la ville, la technique sait aussi être vertueuse. Et Jacques Ferrier de prendre l’exemple des immeubles de bureaux difficiles à reconvertir, avec leurs faux-plafonds et faux-planchers thrombosés de chemins de câbles et de gaines de climatisation, hérités des services informatiques d’il y a 30 ans. « Aujourd’hui, le Bluetooth, le wifi, les fenêtres qui s’ouvrent et une climatisation paramétrable réduite à certaines portions d’un bâtiment, mettent la technique au second plan et autorisent à imaginer des espaces totalement réversibles en logements, par exemple. »
On le voit, la technique n'est qu'un moyen, qui suppose une fin, une vision. « Il s'agit, dans cet essai, d'interroger le rapport que le projet architectural et/ou urbain entretient avec la technique, de reprendre la main et de mettre en place un nouveau contrat entre les citadins/citoyens et les infrastructures. »
Le livre est disponible à la commande en suivant ce lien.
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22 novembre 2024