Après plus d’un an de COVID, quel état d’esprit pour les architectes européens ?
Comme chaque année, le Conseil des architectes d’Europe publie son étude statistique sur la profession. L’occasion de tirer quelques enseignements et de noter les disparités entre les différents pays de l’Union. A nouveau l’Allemagne, le Royaume-Uni, l’Italie et la France produisent les deux tiers de la valeur du marché communautaire de l’architecture estimé à 16 Milliards d’euros et en hausse de 4%.
Au rayon des conséquences de la pandémie, le taux de chômage et la baisse du nombre d’heures effectuées semblent partagées par toutes les nationalités, avec des différences locales liées aux régimes de confinement. Reste une réalité commune : « en deux ans, le taux de chômage à fait un bond considérable de 2 à 7% » selon le cabinet Mirza et Nacey Research en charge de l’étude.
Interrogés sur l’avenir et ses perspectives, les concepteurs européens estiment que le volume d’activité baissera dans 41% des cas. Chez les Espagnols, ils sont même 61% à le penser, pays le plus pessimiste, suivi de près par les Irlandais, les Britanniques et les Portugais à 51%.
Les Norvégiens quant à eux s’affichent plus sereins : 38% pensent que la charge de travail va croître.
Dans ce contexte, porté par des perspectives floues et une morosité ambiante, la confiance en l’avenir sombre lourdement : « La statistique solde - c'est-à-dire la différence entre les architectes qui s'attendent à une augmentation et ceux qui s'attendent à une diminution - est passée de la valeur la plus positive (+ 17) jamais enregistrée dans l'enquête de 2018 à la valeur la plus négative (- 19). Le chiffre est même inférieur de 5 points au record de 2012 » rapporte l’enquête.
Hôpital Grand Paris Nord : Renzo Piano taclé par l’Autorité environnementale
Nous l’évoquions il y a peu dans ces colonnes, la ville de Saint-Ouen, au nord de la capitale accueillera un nouvel hôpital à horizon 2028. Destiné à remplacer les vieillissant hôpitaux Beaujon (Clichy) et Bichat (Paris), le nouvel édifice conçu par l’agence RPBW associée à Brunet Saunier, propose 145 000 m2 sur une parcelle de 7 hectares jusqu’alors occupés par une ancienne usine PSA aujourd’hui désaffectée.
Passé sous les fourches caudines de l’Autorité environnementale, le bâtiment doit revoir sa copie. En cause, des informations jugées « parfois très générales, n’ayant que peu de rapport avec le projet ». Parmi les données pointées du doigt, la qualité de l’air et émissions de gaz à effet de serre apparaissent comme non représentatives et basées sur des mesures d’Airparif trop anciennes.
Autre point noir : les nuisances sonores. Si le projet table sur une rotation quotidienne de 84 véhicules d’urgence par jour, l’Autorité environnementale appelle à "évaluer précisément les nuisances sonores" et recommande "de modéliser les bruits de chantier avant le début des travaux, de mettre en place un contrôle de l'environnement sonore et à n'autoriser qu'exceptionnellement le travail de nuit ou les weekends".
Dernier point étudié : l’accessibilité. Si le métro arrive au pied du futur hôpital, il s’agit de la station Garibaldi de la ligne 13, déjà connue pour être la plus saturée de région parisienne et dépourvue d’accès handicapé.
A l’AP-HP de retravailler sa copie en précisant toutefois que l’avis de l’Autorité environnementale « ne comporte pas de risque laissant présager une modification du calendrier prévisionnel ».
Affaire à suivre.
Gare d’Orly : une ligne en bout de piste
Parmi les 68 gares nouvelles qui feront le Grand Paris Express, celle d’Orly figure parmi les plus importantes. Située au cœur du 2ème aéroport français en termes de trafic, l’édifice est un chantier au long cours entamé en 2014 et jalonné jusqu’en 2027, date à laquelle toutes les lignes devraient être opérationnelles.
D’ici là, les choses avancent avec une nouvelle étape qui mobilise 225 compagnons (300 au plus fort du chantier) occupés à l’extraction des terres présentes dans la « boite » de la gare et la construction des paliers intérieurs en béton.
Les différents corps d'état devraient se terminer à l'été 2021, le gros-œuvre fin 2022. La livraison de la gare est prévue fin 2023/début 2024, pour une "marche à blanc" des rames de métropolitain en mai 2024 (pour la ligne 14 Sud), soit juste avant les Jeux olympiques. Il faudra en revanche patienter jusqu'en 2027 pour emprunter la ligne 18 au départ ou à l'arrivée d'Orly. Desservi jusqu'à présent à 80% par les transports routiers, l'aéroport pourra ainsi bénéficier d'un nouvel accès facilité. À terme, 95.000 voyageurs quotidiens sont attendus.
Équerre d’Argent 2021 : ouverture des inscriptions !
Les candidatures pour participer à la 39e édition du palmarès de l'Équerre d'argent sont ouvertes ! Proposez vos réalisations avant le 10 septembre 2021.
Décerné depuis 1983, le prix organisé par les rédactions du Moniteur et d'AMC a pour objectif de faire connaître le meilleur de la production architecturale réalisée sur le territoire français. En 2020, c'est à la Toulouse School of Economics à Toulouse (Haute-Garonne), conçue par Grafton Architects et Vigneu & Zilio Architectes, que le jury présidé par Marc Barani a décerné l'Équerre d'argent.
Comme chaque année, la MAF parrainera le « Prix de la Première Œuvre » décerné à une première réalisation d’un architecte de moins de 35 ans à la date du dépôt de permis de construire.
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22 novembre 2024