L’agence RVA rénove 1200 logements aux portes de Paris
A cheval entre les communes d’Arcueil et de Gentilly, dans le Val-de-Marne, 6 îlots construits dans les années 60 et regroupant 1200 logements ont profité d’un lifting complet. Au terme d’un chantier qui se sera étalé sur 7 années depuis la désignation de l’agence RVA et la livraison du dernier lot, le travail de mise aux standards actuels offre aux habitants des logements répondant aux nouvelles normes thermiques.
Pour conduire le projet, il a fallu commencer par faire la liste des contraintes. Et dans ce secteur ultra urbanisé, elles sont nombreuses. Entre le périphérique parisien d’un côté, et l’autoroute A6 de l’autre, les 13 hectares forment une enclave.
Outre le ravalement des façades Certains logements (92) ont bénéficié d’extensions. Pas question pour autant de supprimer les logements de petite taille, aux loyers plus modérés, afin de ne pas rendre cet ensemble populaire inaccessible aux personnes modestes.
Au-delà de ces agrandissements et de quelques reconfigurations permettant de proposer davantage de logements aux familles, l’ensemble des appartements a profité d’une mise en conformité de l’électricité, d’une réfection des pièces d’eau, du changement des fenêtres ainsi que d’une isolation acoustique.
Si l’implication des habitants est aujourd’hui une pratique courante, elle ne l’était pas en 2012. L’agence RVA avait alors été mandatée pour conduire une phase de diagnostic avant que l’avant-projet sommaire ne soit présenté aux habitants. Les ateliers de concertation ont permis l’émergence de propositions comme le déploiement d’équipements pour tous les âges dans le parc paysager également requalifié par l’agence.
Une tribune pour préserver des bâtiments conçus par Michel Kagan
Ils sont plus d’une centaine, architectes, urbanistes, critiques d’architecture et journalistes à lancer un appel à défendre le patrimoine architectural contemporain à Paris. Relayé sur le site darchitectures.com, l’appel au secours vise deux bâtiments trônant de part et d’autre du périphérique et conçus par l’architecte Michel Kagan.
Remarquables par leur conception et l’histoire qu’ils racontent, ces immeubles se trouvent en plein cœur du plus vaste projet de réhabilitation parisienne de ces trente dernières années : le projet « Bruneseau Massena ».
Cette enclave du Sud-Est parisien, est appelée à radicalement changer de visage dans les prochaines années. Si le coup d’envoi du renouveau a été donné par le lancement des travaux des tours DUO de Jean Nouvel, ce ne sont pas moins de 250 000 m2 qui vont être créés dans les prochaines années.
Une bonne raison pour le collectif de s’inquiéter du devenir des réalisations de Michel Kagan. Dans sa tribune, il pointe l’absence de protection, de quelque forme que ce soit, menaçant « la préservation d’un ensemble significatif de l’architecture parisienne moderne ». Il demande ainsi, à la Ville de Paris et au Ministère de la Culture, de « protéger les bâtiments, au titre du patrimoine architectural des XXème et XXIème siècles, au-delà de la symbolique de la dénomination du nouvel îlot ».
L’ensemble de la tribune et des signataires est à retrouver sur le site www.darchitectures.com.
126 000 m2 de bureaux en bois à Nanterre
Ensemble, les architectes des agences Leclercq Associés, Nicolas Laisné Architectes, Dream (Dimitri Roussel) et Hubert & Roy ont conçu 126 000 m2 de bureaux ayant vocation à accueillir entre 8 000 et 10 000 salariés. Située à l’ouest du quartier d’affaires parisien de la Défense, la parcelle de 9 hectares est à l’interface entre la ville et les quais, plus sauvages, de la Seine.
Derrière les dimensions de ce projet se cache une ambition bas carbone. Les 6 hectares qui composent le parc paysager conçu par l’agence Base s’appuieront sur un socle de béton concassé issu de la démolition et mille arbres seront plantés.
Les bâtiments quant à eux seront construits en bois massif lamellé-croisé, CLT, venant d’Autriche. Pour les maîtres d’œuvre, il s’agit avant tout de proposer un prototype d’une nouvelle génération de bureaux. Entre ouverture sur l’extérieur, accès à 14 000 m2 de terrasses et construction bioclimatique, l’ambition est affichée par François Leclerq : « réinventer les modèles et tendre vers des conditions de travail proches de la vie domestique. »
« Le mot architecture n’apparaît pas dans le plan de relance »
Passé au crible par le Croaif, le compte du Plan de Relance n’y est pas pour sa Présidente, Christine Leconte. Et pour cause, alors que la feuille de route du gouvernement met l’accent sur la rénovation des logements, les architectes ne se sentent pas impliqués.
Pourtant, selon la représentante ordinale, la crise passée a été révélatrice, entre autres choses, du manque criant d’éléments de base dans la production de logement. Pour Christine Leconte, ils sont bien connus (« avoir une vraie cuisine, que les enfants puissent travailler dans leur chambre, avoir un espace extérieur ») mais incompatibles avec la tendance actuelle qui a vu reculer la surface des logements de 10 m2 en 10 ans, à prix égal.
Autre lacune pointée : la faiblesse des moyens consacrés à la rénovation des logements. Si les ambitions affichées sont louables, entre arguments écologiques et énergétiques, dans les faits, il est à craindre que le manque d’accompagnement rende inopérant le dispositif, notamment dans le cas des copropriétés, pour lesquelles les processus sont particulièrement complexes.
Enfin, la présidente alerte sur la rénovation des équipements de l’État et des collectivités, pour lesquels le plan de relance entend consacrer 4 milliards d’euros : « il faut conduire des rénovations exemplaires, sans se baser uniquement sur le critère prix, et en favorisant les compétences environnementales des candidats, la qualité et les moyens alloués au diagnostic, ou encore la connaissance du patrimoine en question ».
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22 novembre 2024