État des lieux et plan de relance : l’Unsfa livre ses analyses et ses perspectives
Sollicitée par le Conseil économique social et environnemental (Cese) à la fin du mois de Mai, l’UNSFA a livré deux publications : « 36 propositions pour un plan de relance » et « 6 propositions pour la filière du bâtiment ».
En parallèle de ce travail, le syndicat a questionné les architectes français afin de dresser un portrait de la situation économique des agences et un éclairage prospectif sur le niveau de la commande dans les six prochains mois, annonciateur des chantiers à venir.
Parmi les enseignements, une reprise qui ne concerne que 75% des chantiers, et un taux de nouveaux démarrages quasi-nul, la faute aux difficultés de mise en place des consignes sanitaires. Les agences interrogées (22 000 pour 900 répondants) s’inquiètent également des perspectives de maintien d’activité et de rémunération, toutes deux en baisse. Dans ce contexte, des réductions de la masse salariale de l’ordre de 15 à 20% en moyenne sont à prévoir.
Au milieu de ce tableau bien sombre, l’Unsfa voit dans le plan de relance qu’elle propose le salut de toute une filière. Reste à savoir qui payera l’addition chiffrée à 20 Milliards d’Euros, nécessaire pour réamorcer la pompe.
Saint-Denis-Pleyel : quand la gare n’invite plus seulement à voyager
C’est un des centres névralgiques du projet Grand Paris Express. A une enjambée du Stade de France, au cœur d’un quartier qui compte les sièges sociaux d’entreprises du CAC 40, la gare de Saint-Denis-Pleyel accueillera à l’horizon 2024, 250 000 voyageurs par jour, et desservira 6 lignes : 4 automatiques (14 Nord, 15, 16 et 17) et 2 existantes (13 et RER D).
Derrière les chiffres, une gare aux proportions peu communes, composée de 4 niveaux de 8 000 m2, conçue par l’agence KKAA de l’architecte japonais Kengo Kuma. Cet écrin baigné de lumière doit porter la vision du Grand Paris Express : faire des gares des lieux d’échanges, de rencontres et de vie, là où elles ne sont aujourd’hui que des lieux de passages qui n’inspirent guère confiance.
Au cœur de Saint-Denis, ville en pleine mutation qui peine encore à gommer les inégalités d’un territoire morcellé, la gare sera plus qu’une porte d’entrée vers Paris : 5 000 m2 du programme seront consacrés à l’innovation culturelle et sociale afin que l’endroit « ne s’adresse pas qu’à une élite », selon les mots de Laurent Russier, maire PCF de Saint-Denis.
La construction est-elle arrivée au bout d’un système ?
Et si le bâtiment tel qu’il existe aujourd’hui n’était plus viable ? C’est en tout cas ce que semble penser Patrick Vrignon, président du bureau de contrôle technique BTP Consultants, s’exprimant à l’occasion d’un webinaire consacré au futur de la construction.
Pour lui, le chantier est devenu trop aléatoire, freiné par des interdépendances entre de petites entreprises qui les fragilisent toutes. Alors comment construire à l’avenir ?
La production « hors site » avance des arguments sérieux. La grande gagnante de ce mode de construction est la productivité. Exit les erreurs et les malfaçons pour augmenter les marges et réduire les prix finaux. Adieu aussi les allers-retours incessants de camions à l’entrée du chantier, avec, à l’arrivée, un temps de chantier divisé par deux.
Au rayon des obstacles, car il y en a, la conversion, complexe, des process habituels. A ce compte-là, le manque de structuration de la filière n’arrange rien. Difficile aussi de rester dans les clous de la loi MOP avec les contrats globaux que la construction hors site impose.
Une bascule dans les prochaines années ? Peu y croient. Il faudrait pour cela, toujours selon Patrick Vrignon, une impulsion gouvernementale, sur le modèle britannique. Là-bas, le « off-site building » a redistribué les cartes de la construction. Bailleurs sociaux et promoteurs ont investi, conjointement, dans leurs propres usines, permettant la construction rapide de milliers de logements.
2 webinaires sur les matériaux biosourcés et les bâtiments bas carbone
Construction21 organise deux rencontres en ligne les 23 et 24 juin prochain, qui permettront d’échanger et de redécouvrir des projets exemplaires des Green Solutions Awards.
Le premier de ces webinaires se tiendra le mardi 23 Juin de 14h à 16h. Au menu : RE2020 face au défi de l’empreinte carbone des bâtiments et la réponse que peuvent être les matériaux biosourcés. A la barre, trois spécialistes mèneront les échanges : Philippe Madec d’APM Architecture, Florence Talpe d’Envirobat Centre et Cyril Lemoing de Parexlanko.
>> Inscription à ce webinaire en suivant ce lien. <<
Le second aura lieu le lendemain, mercredi 25 Juin, aux mêmes heures. Il sera alors question de valoriser les constructions bas carbone au travers d’exemples et de bonnes pratiques avec un objectif : susciter le débat autour de projets à la fois très ambitieux et réalistes en termes de budget.
Leslie Gonçalves de Seuil Architecture présentera l’Usine Aerem, construire en bois et en paille locale. Jean-François Daures, Vision Architecture, parlera de la Cité scolaire végétale à énergie positive construite en châtaignier local. Louis Bousquet, Eden Promotion, terminera avec le Domaine de la Tour Carrée, une construction E3C2. Chantal de Gand, au nom de Promotelec, abordera la dimension bas carbone dans les projets neufs. Pierre-Yves Legrand, administrateur Construction21 et directeur Novabuild, animera le webinaire.