Bruno Nicodemi excelle dans deux domaines : la construction et la malice. Du nom de son bureau d’études, qui ressemble de manière totalement assumée à une blague de fin de soirée, à ses nombreux projets conduits aux côtés d’architectes parmi les plus renommés, il navigue avec brio entre son adresse azuréenne et les locaux parisiens qu’il partage avec l’agence Avenier Cornejo Architectes.
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Vous êtes ingénieur de formation, avec une expertise en suivi de chantier.                                                                               

Effectivement. J’ai commencé ma carrière en bureau d’études, mais j’ai rapidement suivi les conseils d’un collègue expérimenté qui m’a dit un jour: « Bruno, fais du chantier, tu seras bien meilleur ingénieur ensuite. » Je l’ai écouté et ai intégré la branche travaux de Crystal à Nancy, en tant qu’ingénieur adjoint. J’ai eu la chance de découvrir le métier par des projets d’envergure. J’y ai énormément appris.                                                                                                                                                                                             

Verdict : votre collègue avait raison ?

Oui, oui, oui et oui ! À tel point qu’aujourd’hui je recherche des profils ayant une expérience significative du chantier. La technique ne pose, en général, pas de problème lorsqu’on s’adresse à des ingénieurs. L’expérience, en revanche, ne s’acquiert qu’au contact du terrain. J’ai retrouvé un bureau d’études en même temps que le Sud, d’abord en tant que salarié, avant de me lancer à mon compte en 2010. Chez Ufficio B52, nous sommes spécialisés en électricité, chauffage, plomberie, ventilation, calculs thermiques et analyse des cycles de vie.

B52 : d’où vient le nom ?

Je cherchais un nom court, qui parle au plus grand nombre. L’avion, le groupe de rock, le shot au Baileys et Cointreau… Il n’en fallait pas plus ! Un temps, j’ai hésité avec B51, mais pour un bureau d’études du Sud, la connotation avec le pastis était trop forte… Donc B52.

« Ufficio » est venu après ?

C’est un clin d’œil à Luciana Ravanel, à la tête de l’agence de communication Ante Prima, spécialisée en architecture. Nous avions sollicité son expertise lors du développement de notre entreprise. La consonance italienne de mon nom ne lui avait pas échappé, et le « Ufficio », « bureau » en italien, s’est imposé naturellement, comme un hommage. 

« L’expérience, en revanche, ne s’acquiert qu’au contact du terrain » 

Le chantier est une composante importante de votre bureau d’études ?

Oui, et je veux d’ailleurs renforcer l’équipe en ce sens grâce au recrutement de conducteurs de travaux. Il me paraît indispensable de conserver cette compétence. Il en va de notre crédibilité et de notre capacité à accompagner les projets jusqu’au bout.

Comment avez-vous vécu les événements de ces deux dernières années ?

Avec un peu d’appréhension, comme tous les gérants d’entreprise, j’imagine ! Il est difficile d’être serein lorsque autour de vous tout est mis à l’arrêt.

Face à cela, je me suis rabattu sur les chantiers de grosses villas sur la Côte d’Azur, qui nous ont bien occupés durant la période de confinement.

Quels sont vos domaines de prédilection ?

La palette est large ! Elle va de la production de logements à Paris à la conception de quartiers à Marseille, en passant par la construction de tours à Lille.                                                                                                                                                                 

Notre volonté est d’intensifier notre spécialisation dans le tertiaire. Le logement est une belle aventure et les programmes ne manquent pas. Mais notre plaisir et notre enthousiasme sont décuplés lorsque nous avons la chance de travailler sur une cité scolaire avec des équipements sportifs, une salle de spectacle ou un centre hospitalier. On est alors confrontés à de la technicité, à des enjeux bien spécifiques, à des montants de travaux colossaux… C’est un vrai challenge à chaque fois ! Je pense aussi à la friche Belle de Mai à Marseille, avec Matthieu Poittevin, ou à un équipement pour pêcheurs réalisé à Bonifacio avec les architectes Buzzo Spinelli. Une sacrée aventure ! On avait sympathisé avec le gérant de la boîte de nuit qui s’appelait… le B52 ! Forcément, ça crée des liens.

Avec quels maîtres d’œuvre travaillez-vous le plus fréquemment ?

Les architectes, indéniablement. Grâce aux relations privilégiées que nous arrivons à tisser, ce sont souvent les mêmes qui reviennent. Je pense tout particulièrement à l’agence Avenier Cornejo, qui est devenue un partenaire si privilégié que nous sommes devenus voisins. Pour accompagner le développement de notre activité en région parisienne, nous avons ouvert une antenne dans le même immeuble qu’eux, dans le Xe arrondissement parisien.

Nous travaillons aussi régulièrement avec NZI, l’AUC, Chartier Dalix, Sophie Delhay, les CAB, Lambert Lenack, Philippe Prost…

Et jusqu’ici, on bricole plutôt bien !