Comme à son habitude, la MAF y contribue en partageant certains indicateurs clés, comme les données issues de la Déclaration d’Activités Professionnelles des adhérents.
Le paysage ainsi dessiné permet d’avoir une vision globale de l’activité pour mieux comprendre ses enjeux et anticiper les changements.
L’édition 2022 met en lumière 2 sujets majeurs : les « déserts architecturaux » et la présence des architectes sur le marché de la rénovation. Découvrez la synthèse d’Archigraphie 2022.
Le métier d’architecte : une profession dynamique
Le nombre d’architectes s’inscrivant à l’Ordre était en baisse constante depuis 2009. Bonne nouvelle, les choses changent ! Malgré la crise du Covid et un secteur du bâtiment en fort recul, les architectes sont désormais près de 30 000 à être inscrits à l'Ordre en 2021. Un record depuis 10 ans. Toutefois, ce chiffre reste contraint par la limitation imposée d’Habilitations à la Maîtrise d’Oeuvre en son Nom Propre (HMONP). Ce phénomène freine considérablement l’accroissement du nombre de diplômés.
Autre indicateur positif : la féminisation de la profession. Si en 2000, moins de 17 % des architectes étaient des femmes, elles en représentent désormais le tiers. Symbole d’une progression rapide, elles constituent la moitié des nouveaux inscrits à l’Ordre.
Les déserts architecturaux : entre inégalités et opportunités
L’édition Archigraphie de 2022 a souhaité mettre en lumière 2 sujets. Le premier concerne l’inégale répartition des architectes sur l’ensemble du territoire français. Les métropoles, les zones urbaines et les régions les plus dynamiques (façade atlantique et méditerranéenne) en concentrent la grande partie. L’Île-de-France, symbole de cette diversité géographique, centralise à elle seule environ un tiers de la profession.
À l’opposé, la Haute-Marne dénombre seulement 13 architectes. Quant à la Creuse, elle en comptabilise 15, dont 60 % ont plus de 55 ans. L’âge moyen de la profession, inscrite au sein de l’Ordre, est de 51 ans en 2021. L’augmentation des effectifs de plus de 65 ans confirme le vieillissement de la population des architectes.
Au total, la France totalise 40 architectes pour 100 000 habitants, bien en deçà de la moyenne européenne (100 pour 100 000 habitants).
Ce constat vise à alerter d’un risque important de pénurie dans certaines régions rurales, principalement dans l’est et au centre de la France. Ces futurs « déserts architecturaux » sont autant d’opportunités pour l’installation de nouveaux professionnels.
La rénovation : un marché d’avenir prioritaire
Le second sujet mis en avant par l’observatoire concerne le bâti existant. 44 % de la production du secteur du BTP portait sur de la rénovation en 2020. Selon les données de la MAF reprises par Archigraphie, le poids des architectes dans le marché de l’entretien-amélioration (rénovations et extensions) a augmenté de 4 points entre 2012 et 2020 (de 23 % à 27 %).
La part des travaux en volume déclarée par les architectes est supérieure à celle des travaux dans le neuf : de 55 % en 2012, il est passé à 61 % en 2020. Toutefois, l’addition de ces travaux est moindre. Puisque le neuf conserve sa prédominance avec 64 % de la valeur de tous les travaux entrepris en 2020. Le volume ne compense pas la faible valeur de l’activité de rénovation, souvent plus complexe à mener et moins rentable pour la profession.
Ce sujet de la rénovation est prégnant : 87 % des architectes ont dirigé des opérations de ce type en 2020. Ils sont de plus en en plus nombreux à s'intéresser à ses enjeux, comme l’application du low-tech dans leur projet , et à se former sur le sujet. Motivés par la préservation du patrimoine et leur engagement écoresponsable, 62 % d’entre eux souhaitent mener davantage de missions de réhabilitation. Ils sont d’ailleurs force de proposition dans le recours aux matériaux écologiques dans environ 80 % des programmes qu’ils pilotent. La rénovation est justement un moyen de protéger l’environnement à la différence de la démolition.
Archigraphie 2022 : une étude et une présentation
L’Achigraphie dévoile des travaux indispensables à la compréhension du métier et de ses enjeux. Il est possible de retrouver la synthèse de l'observatoire et l'étude complète sur le site de l'Ordre des architectes.
Christine Leconte, présidente du Conseil national de l’Ordre, a présenté son contenu à l’occasion de la journée annuelle de l’Observatoire de l’économie de l’architecture qui s’est tenue le 13 décembre dernier.
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