Les architectes « rassurés mais vigilants » selon Denis Dessus
Pour le patron de l’Ordre des architectes, la nouvelle donne sanitaire exige une attention renforcée sur les chantiers et doit donner lieu à la numérisation intégrale des demandes d’autorisations d’urbanisme. Malgré tout, il explique dans un communiqué de presse relayé par le site d’informations lemoniteur.fr, que la situation reste compliquée pour l’ensemble de la maîtrise d’œuvre.
Selon ses estimations, la crise sanitaire aura pour conséquences « la perte de milliers d’emplois dans les agences et des faillites multiples. » Pour l’ensemble de la filière, l’Ordre table sur une perte de 30% du chiffre d’affaires sur les exercices 2020 et 2021.
Difficile d’être optimiste dans ce contexte. Pour autant, Denis Dessus salue les modalités de ce deuxième épisode : « nous sommes rassurés d’apprendre que le secteur du BTP continue son activité, et nous nous félicitons du maintien annoncé des services publics » que le président voit comme une opportunité de continuité dans l’instruction des dossiers. Une instruction qu’il convient de numériser afin de la rendre possible en télétravail, et pourquoi pas, de l’accélérer.
Pour autant, sur le fond, le compte n’y est pas. « Nous regrettons qu’il n’y ait toujours pas eu d’adaptation des bâtiments au risque épidémique (…). Nous avons des équipes d’architectes et ingénieurs prêtes pour cela (adapter les bâtiments à la gestion des flux spécifiques) et disponibles pour limiter les conséquences sanitaires de la deuxième vague. »
L’UNSFA plaide pour un maintien de l’activité dans les meilleures conditions sanitaires possibles
Par l’intermédiaire de son président, Patrick Julien, l’UNSFA a publié un communiqué suite à l’annonce gouvernementale d’un nouveau confinement, relayé par lemoniteur.fr : « le bâtiment a très vite adopté les dispositions nécessaires pour travailler avec la Covid-19. »
« Les échanges avec l’OPPBTP ont permis la mise au point d’un guide évolutif pour s’assurer de conditions sanitaires optimales sur les chantiers. Par ailleurs, les organisations professionnelles ont conclu des chartes régionales de mise en œuvre de ce guide au plus près du terrain. »
« L’ensemble des syndicats de la maîtrise d’œuvre et de l’ingénierie viennent d’entamer des consultations avec l’ensemble des préfets de France, dans le cadre du plan de relance. Le sujet de l’activité - dans les meilleures conditions sanitaires possibles - et du fonctionnement des chantiers du bâtiment y sera naturellement débattu. »
Située au cœur du 7ème arrondissement, la rue de Solférino fut, pendant une quarantaine d’années, connue pour être le siège du Parti Socialiste. Suite aux déroutes électorales, le parti politique avait été contraint de s’en séparer en 2018. Aujourd’hui, les 4000 mètres carrés du bâtiment appartiennent à Apsys, une foncière spécialisée dans le commerce qui se diversifie depuis quelques années.
Acquis pour 45,5 millions d’euros, l’hôtel particulier subit aujourd’hui une restructuration totale pensée par l’agence Viguier. Avec sa nouvelle configuration, les traces du passé politiques sont appelées à disparaître. Si pour l’heure, certains vestiges y sont encore visibles, comme les roses du PS gravées dans certaines portes vitrées, à l’avenir l’ensemble deviendra des bureaux qui n’ont, pour l’instant pas encore trouvés preneur.
Avec une livraison prévue pour l’automne 2021, le chantier en est encore à sa phase technique. Il s’agit pour l’heure d’installer des câbles électriques, des gaines d’aération ou de la connectique. Rapidement, les façades devraient être ravalées et la réfection de la toiture entreprise.
Reste que la période n’est pas idéale pour ce genre d’opération, dans un contexte où le marché de bureaux connaît des difficultés. Mais chez Apsys, on se dit confiant, le bien profitant d’une situation géographique exceptionnelle et d’une restructuration particulièrement soignée et respectueuse de l’histoire du bâti.
Dans le 13ème arrondissement, Manuelle Gautrand livre un nouveau modèle d’habitat
C’est une opération qui coche bien des cases que vient de livrer l’agence Manuelle Gautrand, dans le 13ème arrondissement parisien. Fruits de la consultation « Réinventer Paris 1 », lancée en Novembre 2014 par Anne Hidalgo, les 21 logements reposent sur 3 principes novateurs : offrir des espaces partagés aux habitants, leur garantir un environnement naturel déjà épanoui au moment de leur installation et créer des logements sur-mesure à leurs différents besoins.
Pour le partage, les architectes proposent des espaces communs, pensés sous la forme d’un parcours jalonnant l’intégralité des étages. Au sous-sol, les résidents profitent par exemple d’une aire de bricolage à proximité des caves. Dans les étages, un solarium orienté plein sud ainsi qu’une cuisine ouverte à tous sont accessibles au 6ème niveau. Au 7ème, c’est un potager de 150 m2 et une vue à 360° degrés sur la capitale qui se partagent.
La végétation quant à elle, s’invite partout. Sur le toit avec le potager, mais également sur les façades, jouant un double rôle d’isolation : phonique entre les appartements et thermique. Le tout offre un total de 10m2 de végétation par occupant, très au-dessus des standards parisiens.
Pour le sur-mesure, la plate-forme immobilière HabX a mis son savoir-faire au profit des futurs acquéreurs. Ils ont d’abord été présélectionnés via une manifestation d’intérêt organisée et pilotée par la startup, avant que l’agence n’échange avec eux et ne les oriente au gré des choix possibles, entre localisation et aménagement intérieur du logement.
Pour la construction, c’est le bois qui occupe la plus grande place. La présence du béton se réduit au noyau, composé des cages d’escalier, d’ascenseur, des paliers de distribution et des poteaux de façade, transformés en réseau pour le dispositif d’arrosage et d’évacuation des eaux provenant du système d’irrigation automatisé des 290 jardinières installées.
Et s’il fallait un argument supplémentaire, le tout a été commercialisé au prix de 7 990 € du mètre carré, soit 30% de moins que le prix du marché. Résultat : les 13 logements proposés en accession ont fait l’objet de plus de 2000 demandes.
Un nouveau modèle et un rapport différent au logement urbain qui ne devrait pas manquer d’essaimer.
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22 novembre 2024