En quoi consiste le low-tech en rénovation énergétique ?
Une démarche personnalisée.
Le low-tech est avant tout une approche globale destinée à prendre en compte :
- l’humain : les besoins et les usages des habitants ;
- l’immobilier : les particularités du bâtiment à rénover ;
- le contexte : l’environnement et ses alentours.
La collecte de ces données sert à :
- optimiser les travaux ;
- simplifier les solutions proposées ;
- économiser les énergies ;
- utiliser des ressources locales.
Il n’existe pas de solution unique. Chaque projet possède ses particularités et demande une investigation adaptée. Favoriser la rénovation est déjà, en soi, un acte low-tech, par rapport à une construction ou une démolition/reconstruction.
Une approche technologique limitée
Comme le dit Bruno Gaudron, ingénieur environnement, chez EDF Environnement, « le low-tech, c’est un peu le high-tech qui est arrivé à maturité et qui devient un peu plus raisonnable ».
Face aux défis du secteur et dans un contexte d'impérative réduction de son empreinte carbone, le low-tech propose une alternative par des solutions simples, durables et faciles à installer, utiliser et entretenir.
Souvent, la perte de confort est l’une des craintes majeures du low-tech. Pourtant, le confort perçu est au centre des préoccupations pour ce type de rénovation énergétique.
C’est bien là l’essence de cette philosophie : concilier les apports technologiques considérables en domotique tout en n’en abusant pas.
Quelles sont les applications concrètes du low-tech ?
Voici quelques exemples d’intégration low tech dans un projet de rénovation énergétique.
Étudier la situation géographique
La région dans laquelle se situe la maison ou l’immeuble à rénover, ainsi que son orientation cardinale sont des caractéristiques à prendre en compte. Elles permettent de dresser des solutions pour privilégier l’éclairage naturel et optimiser le chauffage.
Examiner les matériaux des parois
La régulation de l’humidité dépend de la nature des matériaux utilisés (isolants biosourcés, type d’enduits…). Des solutions peuvent ainsi être envisagées en isolant par l’extérieur ou en appliquant un enduit de correction thermique.
Privilégier le réemploi
À chaque rénovation, il est profitable de conserver tout matériau qui peut resservir. Les inventorier, c’est les collecter pour faciliter leur réemploi sur le même chantier ou sur un autre. En complément, certains chantiers ont recours à ce type de matériau pour la rénovation et favorisent l’économie circulaire. Le low-tech, c’est aussi récupérer, réutiliser et réemployer.
Analyser les risques du site
Une étude approfondie des risques auxquels est exposé le bâtiment permet de s’en prémunir. Par exemple, se protéger de la pluie et de l’écoulement d’eau en ciblant le bas des murs et la façade ouest.
Végétaliser
Utiliser le low-tech, c’est privilégier des solutions durables. La végétation sert facilement de coupe-vents ou d’ombrage. Les essences locales s’adaptent mieux et ont une plus grande longévité.
Connaître l’antériorité du bien
Optimiser, c’est aussi enquêter localement. La connaissance de l’histoire du bâtiment apporte des atouts supplémentaires pour perfectionner au mieux sa performance énergétique.
Conserver au maximum l’existant
Le low-tech demande de capitaliser sur l’existant pour en tirer le meilleur parti. Le tout en conservant une harmonie avec l’environnement, urbain ou rural.
Capitaliser sur les ressources locales
S’appuyer sur le local, c’est s’assurer d’une équipe d’artisans qui maîtrisent leur métier, tout en utilisant leur réseau pour trouver des solutions simples et rapides, le cas échéant. Comme le dit Marcin Wieczorek, architecte urbaniste, « un projet d’architecture est une œuvre collective ».
Le low-tech n’est pas une rénovation de basse qualité. Au contraire, certaines réalisations ont permis de baisser jusqu’à 80 % de l’énergie consommée avant les travaux. C’est un gage d’économie, tout en développant sa créativité dans un projet porteur de sens. Si le coût peut être équivalent ou majoré par rapport à un chantier classique, la solidité et la durabilité des travaux assurent un retour sur investissement à moyen terme.
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20 décembre 2024