Innovation et écologie | Les nouveaux horizons des écoles d’architecture françaises
La nomination récente de deux paysagistes à la tête d’écoles nationales supérieures d’architecture (Thomas Spiegelberger à Grenoble et Mathieu Delorme à Paris-Est) illustre une prise de conscience des enjeux écologiques. Comme l’explique le nouveau directeur de l’Ensa de Grenoble, le changement climatique oblige à repenser notre façon d’habiter les territoires. A Grenoble, la proximité des montagnes pousse notamment les étudiants à réfléchir à des constructions adaptées aux conditions hivernales et estivales.
Pour répondre à ces enjeux, Thomas Spiegelberger entend s’appuyer sur la recherche menée à l’Université Grenoble Alpes, en favorisant les échanges entre chercheurs, enseignants et étudiants. Les innovations développées par les laboratoires pourront ainsi rapidement être transmises par les doctorants via de nouveaux enseignements. En parallèle, les étudiants disposent d’outils concrets comme le nouveau fablab de l’école et la plateforme des Grands Ateliers Innovation Architecture pour expérimenter de nouvelles techniques de construction. De quoi préparer la future génération d’architectes aux défis écologiques de demain.
Des jardins à découvrir | Quand art, architecture et nature s’harmonisent
Les Jardins du monde de la Cité universitaire internationale de Paris (Ciup) s’apprêtent à vivre leur septième saison. Du mois de mai à la Toussaint, promeneurs et étudiants découvriront les cinq œuvres lauréates du concours annuel d’art, design, architecture, urbanisme et paysage. Cette année, seuls quatre paysagistes ont participé sur 31 dossiers reçus. Le jury a rendu son verdict le 22 janvier sous la présidence de Vincent Mallard, directeur du patrimoine de la Ciup.
Les jeunes talents devront transformer leurs esquisses en installations pérennes. Cinq œuvres composeront ce nouveau paysage éphémère :
- « Paix » de Cyril Servettaz affiche une phrase de Jean Giono, en hommage à son roman pacifiste, dans un écrin de jeunes plants de chênes ;
- « Spiritualité » de Clarisse Cheung fait danser de fins disques de papier au gré du vent ;
- « Barbes » de Matteo Tassan rassemble des rouleaux de stations de lavage en forêt de plastique au sein d’acacias ;
- « Kintsugi » du collectif Muro Atelier s’inspire de l’art japonais de réparation de la céramique avec de la résine dorée ;
- « Molécule » de Raphaël Losfeld et Rudy Gardet empile des ballots de champignonnières en cylindres évoquant une molécule.
Paysagisme 2.0 | CominGaïa connecte particuliers et professionnels
La start-up CominGaïa, fondée en janvier 2023 par Fabio Coupas, 21 ans, a fait sensation dans l’émission « Qui veut être mon associé ? » sur M6, le 17 janvier dernier. Son appli permet de trouver rapidement un jardinier ou un paysagiste près de chez soi pour réaliser des travaux.
Le principe est simple : les particuliers entrent leur localisation et les détails de leur projet. Ils reçoivent ensuite une sélection de professionnels à proximité et peuvent en contacter jusqu’à 10. Ceux-ci leur envoient un devis sous 24 h. CominGaïa se porte garant des paysagistes les mieux notés pour rassurer les clients.
600 jardiniers sont déjà inscrits et 50 s’ajoutent chaque jour depuis l’émission. Anthony Bourbon a investi 200 000 € dans l’entreprise de Fabio Coupas. Ce jeune entrepreneur veut moderniser l’image du métier et compte développer une franchise sur le modèle de sa première société Coupas Jardin. Son objectif : rassembler des passionnés sous une marque unique d’ici un an.
Les archives de l’ENSP | Fenêtre sur l’histoire du paysage français
Le projet de valorisation des archives paysagères de l’École nationale supérieure du paysage (ENSP) de Versailles, soutenu par le mécénat de la Caisse des Dépôts, met en lumière un patrimoine unique. Installée depuis l’origine au cœur du Potager du Roi, l’ENSP conserve des documents d’une valeur inestimable : croquis, plans, photographies retraçant l’histoire de l’art des jardins et du paysage.
Ces archives sont essentiellement constituées de documents iconographiques. Elles offrent un témoignage précieux sur l’évolution de la pratique paysagère. Leur sauvegarde et leur mise en valeur permettent de les ouvrir aux chercheurs et au grand public. L’exposition rétrospective dédiée au paysagiste Allain Provost en juin 2023 a initié le public aux archives tout en valorisant le travail de ce grand nom du paysage français. Par ce projet patrimonial ambitieux, l’ENSP poursuit sa mission de transmission des savoir-faire et d’éveil aux métiers du paysage.