Il y a peu, sur un de mes chantiers, tout se passe à merveille (et c’est assez rare pour le signaler). Alors que débutent les travaux, l’entreprise joue la faute : selon elle, la conception ne respecte pas les normes parasismiques en vigueur. Impossible de construire en l’état. Outre les problèmes que je vois arriver en cascade, ma fierté est touchée. Pas susceptible le Justin, mais tout de même !
L’argument fonctionne : le maître d’ouvrage acte des travaux complémentaires et boucle un nouveau planning assorti d’une rallonge budgétaire.
Autant vous dire que mon chantier parfait en prend un coup dans les délais…
Spectateur impuissant de ces échanges, je dois pourtant jouer mon rôle : ma mission de suivi de chantier me conduit à accepter un recalage du planning. J’en profite pour évoquer avec le maître d’ouvrage la rallonge qu’il va devoir m’octroyer afin de compenser le retard dont je refuse la paternité et croise très fort les doigts pour qu’elle soit acceptée.
Le nouveau planning est recalé et prend la forme d’un protocole signé par l’ensemble des intervenants. Il est, sans que je le sache vraiment, le creuset de ma responsabilité exposée. Dans
ces lignes que je survole, une clause, discrète et meurtrière : elle acte que le retard de planning est le fait d’un défaut de conception et servira plus tard à rechercher ma responsabilité. Pour une histoire de conformité parasismique, je peux vous dire que le copain Justin a les fondations qui tremblent drôlement elles aussi !
J’apprendrai, trop tard, que le bon réflexe à adopter en pareille situation est pourtant simple : ne jamais signer aucun protocole sans l’avis de mon conseiller MAF.
LE BON CONSEIL DE JUSTIN :
CONSEILLER AU MAÎTRE D’OUVRAGE DE SIGNER UN RECALAGE DU PLANNING CHAQUE FOIS QUE CELA EST POSSIBLE.
Les mésaventures de Justin Pépin sont tirés de faits réels rencontrés dans les dossiers sinistres de la MAF.