HebdoMAF 229

Une monographie de Jean Nouvel réactualisée

Taschen publie une nouvelle édition augmentée du livre « Jean Nouvel by Jean Nouvel ». Initialement paru en 2008, l’ouvrage de 800 pages retrace la carrière de l’architecte depuis 1981. Jean Nouvel, et le critique d’architecture Philip Jodidio, y relatent ses plus belles conceptions : de l’Institut du Monde Arabe en 1987 jusqu’au complexe touristique dans le désert d’Al-Ula, en Arabie Saoudite, projet toujours en cours d’études.

Près de 700 images illustrent ce voyage. Loin d’être exhaustive, cette plongée dépeint son univers, loin de tout conformisme. Philippe Jodidio y décrit un architecte qui s’affranchit des règles, tout en recevant l’approbation de ses pairs et l’adhésion du grand public. Une très belle idée de cadeau pour ces fêtes de fin d’année.

Le Sacré-Cœur classé au titre des monuments historiques

Le Sacré-Cœur, symbole de Montmartre, est l’un des monuments les plus visités et photographiés de Paris. La campagne de protection avait été lancée en 2011 par la ville de Paris. Après l’autorisation de la Commission nationale du patrimoine et de l’architecture, le ministère de la Culture l’officialise par voie de communiqué de presse le 10 décembre 2022 : la basilique du XVIIIe arrondissement et le square Louise-Michel sont inscrits aux monuments historiques. Ils rejoignent ainsi les 450 monuments parisiens déjà classés.

Ce classement a été au centre de nombreuses polémiques, de par son passé contrasté, théâtre notamment de l’un des épisodes les plus sanglants de l’histoire de Paris (la Commune).

Paul Abadie, architecte à l’origine de l’édifice entouré d’une soixantaine d’artistes, lança en 1877 le chantier qui se termina 40 ans plus tard, avec la réalisation par Jean-Camille Formigé et Léopold Bévière du square Louise-Michel qui le prolonge et aménage la butte.

Ce classement marque la reconnaissance de l’architecture unique de cet édifice romano-byzantin.

Franck Boutté, pionnier de la qualité environnementale

Le lundi 12 décembre 2022 se tenait la remise officielle du Grand Prix de l’urbanisme en présence du lauréat 2022, Franck Boutté.

Ingénieur de formation, il a accompagné de nombreux projets auprès de concepteurs et d’architectes reconnus. Se définissant lui-même comme un conseiller en conception durable, il crée son entreprise en 1996, pour guider les organismes dans l’évaluation de leurs politiques de rénovation. L’efficacité énergétique n’en est alors qu’à ses balbutiements, à l’aube de la naissance de la certification Haute Qualité Environnementale (HQE), dans les années 2000. La qualité environnementale du bâti ne le quittera plus.

Il affirme avoir redonné du pouvoir aux architectes et aux urbanistes en adoptant la HQE sous un nouvel angle. D’une contrainte, elle est devenue une « matière à enrichir leurs réalisations ». Il a beaucoup œuvré dans son domaine, de la reconstruction d’établissements scolaires touchés par l’explosion de l’usine AZF (Toulouse) à la conception de la nouvelle ville de Zenata au Maroc. Sous les feux des projecteurs, Franck Boutté s’interroge sur la suite de son activité. N’est-il pas temps de la repenser pour l’adapter aux changements à venir ?

Archigraphie 2022, image d’une profession en mouvement

L’édition 2022 d’Archigraphie est parue cet automne. Des sujets majeurs se détachent de ce nouveau panorama de la profession d’architecte.

La profession enregistre une évolution positive des inscriptions à l’Ordre, alors que la tendance était à la baisse jusqu’en 2019. Cet élan s’accompagne de la poursuite de la féminisation : les femmes représentent désormais un nouvel inscrit sur deux.

L’observatoire met en lumière les risques de pénurie dus à l’inégale répartition géographique des architectes en France. Les régions à l’Est et au Centre pourraient être principalement touchées, avec l’accélération des départs en retraite dans les années à venir.

Enfin, le marché de la réhabilitation est en expansion, porté par un engagement écoresponsable de plus en plus fort. Le volume des travaux déclarés par les architectes atteint près de 61 % en 2020. Malgré tout, ils restent complexes à mener ce qui impacte leur rentabilité.

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