A l’origine, en 2017, il y a un constat : le double diplôme proposé par certaines écoles appelle une synergie entre des disciplines qui, si elles cohabitent traditionnellement sur un projet de construction, se pratiquent séparément.
Aux quelques conférences organisées alors, de manière plus ou moins formelle, succède le besoin de structurer ce nouveau corps. AAIIA était née. 3 ans après son lancement, l’association s’articule autour d’une cinquantaine de membres actifs et quelques 200 adhérents : « nous avons vocation à fédérer tous ceux qui ont le souci de la transversalité dans les pratiques constructives » explique Léa Delebarre, présidente d’AAIIA et ingénieure architecte chez Artelia.
Une filière de plus en plus sollicitée
Si les études d’architecture et d’ingénierie ont longtemps fait bande à part, les choses changent, en témoigne le nombre de double-cursus proposés, en croissance : « il y a plusieurs raisons qui expliquent le développement de cette double-casquette. En premier lieu, la formation architecturale française, souvent moins technique au regard de ce que proposent nos voisins européens. A cela s’ajoute la complexité croissante de la construction, poussée par une normalisation galopante et des pratiques toujours plus complexes » poursuit Jean-Sébastien Milesi, vice-président.
Pour AAIIA, cette complexification implique un rapprochement nécessaire au sein de la maîtrise d’œuvre, et profite au développement d’une double certification. Cela s’observe sur le terrain de la formation : aux quelques cursus proposés il y a une dizaine d’années à Lyon, Strasbourg ou à Paris, une vingtaine d’autres formations proposent désormais des filières intégrant ingénierie du bâtiment et architecture.
Une question demeure : à l’issue de la formation, vers quelle spécialité penche le cœur des diplômés ? « Si la répartition est plutôt paritaire entre agences et bureaux d’études, certains profils parviennent à jouer sur les deux tableaux, notamment dans le cadre de petites structures, taillées pour traiter également certaines missions techniques » poursuit Jean-Sébastien.
Une transdisciplinarité nouvelle, mêlant sur les mêmes épaules des responsabilités jusqu’alors distinctes, qui ouvrent de nouvelles problématiques dont s’empare la MAF qui échange avec AAIIA sur le sujet.
Favoriser la transversalité entre ingénieurs en bâtiment et architectes
Pour encourager les synergies entre étudiants et diplômés et alimenter la réflexion autour de ces deux spécialités, depuis 3 ans l’association multiplie les formats. Aux conférences débats, à la genèse du dispositif, s’ajoutent désormais des AAIIA cafés et des AAIIA’péros, plus informels, en présence de spécialistes.
L’occasion d’assister par exemple, à des échanges sur la transformation ou la mutabilité du bâti en présence d’intervenants comme Nicola Delon de l’agence Encore Heureux Architectes ou Patrick Rubin de CANAL Architecture.
« Ce dispositif nous permet de fédérer autour de la question de cette double certification et déjà, nous planifions d’aller plus loin. En s’appuyant sur les membres les plus volontaires, nous voulons faire d’AAIIA le premier think tank consacré à la transversalité entre ingénieurs et architectes » conclut Léa Delebarre.
Informations et adhésion
Pour plus de renseignements sur l’association, découvrir les prochains événements et consulter la liste des établissements partenaires : rendez-vous sur le site www.aaiia.fr.